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Appels à sa libération venant y compris du gouvernement, demande de nationalité, manifestations... La pression s'accroît depuis la France en faveur du militant écologiste Paul Watson, réclamé par le Japon pour des faits liés à son combat contre la chasse à la baleine.
Détenu au Groenland, territoire autonome danois, depuis son arrestation le 21 juillet, l'Américano-canadien de 73 ans a été maintenu derrière les barreaux mercredi jusqu'au 13 novembre, dans l'attente de la décision de Copenhague sur la demande d'extradition nippone.
Après avoir demandé l'asile politique à la France dans une lettre manuscrite à Emmanuel Macron - demande qui se heurte à des obstacles juridiques - Paul Watson, qui réside dans l'Hexagone, a demandé la nationalité française, a indiqué jeudi à l'AFP Jean Tamalet, avocat français qui coordonne son équipe de défense.
Effectuée mercredi, cette demande "prend tout son sens quand on réalise que, depuis 1977, il met tout en oeuvre pour protéger l'écosystème marin là où la France possède la deuxième façade maritime au monde", a ajouté l'avocat.
L'annonce de cette démarche de Paul Waston intervient alors que la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher a indiqué jeudi matin sur Franceinfo que la France appellerait à la libération de Paul Watson auprès du Danemark.
Nous allons "réitérer avec le président de la République le fait que les faits qui lui sont reprochés, de notre point de vue, ne motivent pas, ne justifient pas une détention, et effectivement appeler à la libération de Paul Watson", a déclaré la ministre.
Soulignant que le militant écologiste et ses défenseurs étaient reconnaissants du soutien affiché par le gouvernement français et la "lame de fond de soutien de la population française", Me Tamalet a fait part de son espoir que le gouvernement danois "entende cet appel".
- "Pas un crime" -
Selon lui, "gouvernement et présidence française maîtrisent parfaitement les éléments de fond du dossier" et "en concluent que Paul Watson doit être libéré sur le champ".
Pour autant, défend l'avocat, "il ne s'agit pas d'une ingérence dans les affaires intérieures du Danemark mais de libre dialogue entre deux grandes démocraties qui partagent les mêmes valeurs".
Interrogé mercredi à sa sortie du tribunal par la chaîne publique groenlandaise KNR pour savoir s'il avait un message destiné à Emmanuel Macron, Paul Watson a répondu: "Merci", en français, et dit sa hâte de "retourner en France et devenir un citoyen français".
Figure emblématique de la lutte contre la chasse à la baleine, Paul Watson est, selon son équipe de défense, poursuivi pour "obstruction à une activité commerciale" et accusé d'être co-responsable de dommages et de blessures lors de heurts avec un baleinier nippon dans l'océan Antarctique début 2010.
Fondateur de Sea Shepherd et de la fondation en faveur des océans qui porte son nom, Paul Watson a été arrêté le 21 juillet alors qu'il était en route avec son navire, le John Paul DeJoria, pour intercepter un navire-usine baleinier nippon.
Dans un rare commentaire sur cette affaire, le ministre japonais des Affaires étrangères Takeshi Iwaya avait estimé début octobre que la demande d'extradition de son pays relevait de "l'application de la loi" plutôt que de la pêche à la baleine.
Mercredi, plus d'une centaine de personnes se sont rassemblées devant l'Hôtel de Ville de Paris, dont Paul Watson a été récemment fait citoyen d'honneur, pour demander sa libération, certains munis de pancartes "Sauver les baleines n'est pas un crime".
Paul Watson compte en outre en France de nombreux soutiens, d'une large palette allant du journaliste Hugo Clément à Brigitte Bardot en passant par le chanteur Francis Lalanne, connu ces dernières années pour ses prises de position antivax et qui a enregistré une chanson en faveur du militant écologiste.
H.Carroll--TFWP