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Plusieurs dizaines de milliers de personnes défilaient dimanche partout en France pour le 1er mai, dans un contexte très politique après la présidentielle, syndicats et associations mettant en avant leur souhait d'une politique plus sociale et plus écologique dans des cortèges parfois émaillés de tensions.
A Paris, la manifestation s'est élancée peu après 14H30 de la place de la République en direction de la place de la Nation, à l'appel de l'intersyndicale CGT-Unsa-FSU-Solidaires, rejointes par les organisations étudiante et lycéennes Unef, VL, MNL et FIDL, avec pour revendications les questions des salaires, des services publics, de protection sociale et de transition écologique.
"Nous sommes opposés résolument, et nous voulons le dire, à toute forme de recul de l'âge de la retraite", a martelé de son côté le secrétaire général de FO, Yves Veyrier, présent dans la manifestation.
"Les politiques jouent leur jeu sur les élections législatives, nous ce qu'on pense c'est que face au pouvoir en place, c'est par les luttes (...) que ça va se passer", a relevé le responsable de Solidaires Simon Duteil. Quant à l'Unsa, son secrétaire général adjoint Guillaume Trichard a mis l'accent sur la question du pouvoir d'achat, qui "enjambe la présidentielle et va enjamber les législatives".
Ce 1er mai revêt aussi une signification particulière pour la gauche, présente en ordre dispersé dans le contexte de négociations difficiles pour parvenir à un accord en vue des législatives. Jean-Luc Mélenchon (LFI), qui a pris la parole sur une estrade au moment où le cortège parisien s'ébranlait, ou encore Olivier Faure (PS) étaient au rendez-vous.
- lacrymogènes -
Très peu de temps après le démarrage du cortège, des tensions sont apparues entre manifestants et forces de l'ordre, avec charges de police et jets de lacrymogènes, a constaté une journaliste de l'AFP. Des bris de vitrine étaient également visible sur le boulevard Voltaire et une poubelle était en feu.
Parmi les slogans: "zéro police, plus de justice et de personnel soignant", ou "non non à la répression, dans tous les quartiers, dans toutes les régions". "On veut la moula, pas la poulaga", pouvait-on lire sur une banderole.
Ailleurs en France des manifestations ont rassemblé 1.900 personnes à Bordeaux selon la police (4.500 selon les organisateurs), 3.600 à Marseille et 3.500 à Toulouse selon la police, ou encore de 1.500 à 2.500 à Strasbourg selon les sources. Au total, 255 points de rassemblement étaient prévus dans le pays, selon la CGT.
A Rennes, la manifestation organisée dans la matinée (1.650 personnes selon la préfecture, 2.000 selon la police) s'est déroulée dans le calme, mais des militants d'ultra-gauche se sont ensuite réunis devant la mairie et les forces de l'ordre ont fait usage de lacrymogènes, a constaté l'AFP.
A Nantes, les militants d'ultra-gauche ont tenté de prendre la tête du cortège. "Ils ont commis un certain nombre de dégradations et il y a eu l'intervention des forces de l'ordre pour les disperser", a indiqué la préfecture. Des vitrines d'agences immobilières ont été brisées, a constaté un photographe de l'AFP. Répondant à des tirs de fusées tirées par les manifestants, les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes qui ont notamment pénétré dans un marché couvert, surprenant des clients et commerçants.
A Lyon, 4.000 à 6.000 personnes ont défilé, selon les sources: une mobilisation plus forte que l'an dernier "malgré les vacances scolaires", a noté le secrétaire départemental de l'UD CGT du Rhône, Joao Pereira-Alfonso.
- "troisième tour dans la rue" -
A Lille 2.000 manifestants ont défilé selon la police, parmi lesquels beaucoup suivaient le camion de l'Union populaire, recouvert d'autocollants appelant à élire "Jean-Luc Mélenchon premier ministre". "Désormais que l'extrême droite n'a pas pris le pouvoir, notre ambition c'est que Macron lui, ne le garde plus !", a lancé depuis le camion le député LFI Adrien Quatennens.
A Marseille, sous un grand soleil et portant un drapeau "pour l'union populaire", Martine Haccoun, médecin retraitée de 65 ans, est venue "montrer qu'on n'a pas donné à Macron un blanc-seing pour cinq ans, on a voulu faire barrage à Mme Le Pen". Ce 1er mai lui paraît spécialement important face "à la destruction de l'hôpital public" notamment.
"Je viens manifester tous les 1er mai, mais peut-être que la période après les élections a amené des gens qui ne seraient pas forcément venus", a déclaré à l'AFP Sylvie Marchese, 49 ans, à Toulouse. Pour cette éducatrice spécialisée syndiquée à la CGT, "les résultats de la présidentielle sont en lien avec l'abstention et le vote blanc, ce n'est pas un choix ! Le troisième tour sera dans la rue".
Après le barrage à Marine Le Pen dans les urnes et la réélection d'Emmanuel Macron, "le plus dur reste à faire car si on ne se met pas en lutte maintenant, on va pleurer des larmes de sang", estime Alain Theux, 77 ans et syndiqué CGT présent dans le cortège bordelais.
En 2021, les organisateurs avaient revendiqué plus de 170.000 manifestants, dont 25.000 à Paris. Le ministère de l'Intérieur avait quant à lui dénombré 106.650 manifestants en France, dont 17.000 dans la capitale.
Les associations et ONG mobilisées sur les questions environnementales étaient également de la partie, à l'appel du collectif Plus jamais ça. Et des délégations étrangères (Kurdes, Algériens...) étaient aussi présentes à Paris.
La CFDT, premier syndicat de France, fait sans surprise bande à part, en organisant un "1er mai engagé pour le climat".
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F.Garcia--TFWP