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Le bilan du feu de végétation qui s'est déclaré dans le sud-est de la Turquie dans la nuit de jeudi à vendredi est monté à 15 morts, selon les autorités, tandis que des experts pointent une possible origine électrique.
Selon la direction de la Santé de la province de Mardin, citée par l'agence officielle turque Anadolu, trois personnes blessées dans l'incendie ont perdu la vie au cours du week-end.
Deux autres sont toujours en soins intensifs, a-t-on appris lundi de source hospitalière.
Les autorités, qui avaient fait état vendredi d'un bilan de douze morts, ont attribué l'origine de l'incendie, maîtrisé vendredi, à un brûlage de chaume.
Le ministre turc de la Justice avait annoncé le même jour l'ouverture d'une information judiciaire.
Dans un rapport rendu public dimanche soir, la branche locale de l'Union des ingénieurs et architectes turcs (TMMOB) affirme cependant que "la cause de l'incendie n'est pas la chaume".
"Il a été observé que l'endroit où s'est déclaré l'incendie était cultivé et qu'il n'y avait pas de chaume", écrit l'Union, qui estime que la catastrophe "pourrait avoir été provoquée par des lignes électriques" mal entretenues, comme l'avaient évoqué des habitants.
Les experts, qui notent que certaines des "connexions pouvaient provoquer des arcs électriques", accusent le fournisseur d'électricité Dedas d'avoir "remplacé et réparé des poteaux électrique le lendemain de l'incendie, camouflant ainsi les preuves".
Trois experts judiciaires ont également affirmé vendredi qu'un des câbles conducteurs de la ligne à haute tension "s'est cassé et a enflammé l'herbe au sol".
L'incendie, dans lequel ont péri quelque 500 moutons et chèvres, s'est ensuite "propagé sur une large zone sous l'effet du vent", notent-ils.
En juin 2023, un feu de végétation similaire avait éclaté 20 km plus l'ouest. Un tribunal turc a condamné le fournisseur d'électricité Dedas, reconnu coupable de mauvais entretien des lignes, à verser des indemnités aux villageois dont les terres avaient été la proie des flammes.
Plus de 15.000 hectares ont été détruits par des incendies en Turquie en 2024, selon le Système européen d'information sur les feux de forêt (Effis).
Les incendies qui se multiplient à travers le globe sont associés à divers phénomènes anticipés par les scientifiques en raison du réchauffement de la planète.
L'augmentation de la température, la multiplication des canicules et la baisse des précipitations par endroits représentent une combinaison idéale pour le développement des incendies, qui démarrent plus facilement quand la végétation et le sol sont très secs.
S.Rocha--TFWP