The Fort Worth Press - Dans un berceau de la chimie du sud de la France, les "polluants éternels" inquiètent

USD -
AED 3.67298
AFN 70.404522
ALL 94.048332
AMD 396.480403
ANG 1.802314
AOA 912.000367
ARS 1028.741204
AUD 1.610565
AWG 1.8
AZN 1.70397
BAM 1.873695
BBD 2.019208
BDT 119.532103
BGN 1.875864
BHD 0.377121
BIF 2957.296482
BMD 1
BND 1.358753
BOB 6.910162
BRL 6.196704
BSD 1.000072
BTN 85.559361
BWP 13.90942
BYN 3.272771
BYR 19600
BZD 2.008862
CAD 1.44365
CDF 2870.000362
CHF 0.902304
CLF 0.036004
CLP 993.520396
CNY 7.298604
CNH 7.298685
COP 4410
CRC 507.36474
CUC 1
CUP 26.5
CVE 105.636029
CZK 24.187804
DJF 177.720393
DKK 7.154455
DOP 60.824372
DZD 135.579701
EGP 50.873504
ERN 15
ETB 127.612866
EUR 0.959285
FJD 2.32404
FKP 0.791982
GBP 0.79608
GEL 2.810391
GGP 0.791982
GHS 14.70074
GIP 0.791982
GMD 72.000355
GNF 8644.210688
GTQ 7.710105
GYD 209.135675
HKD 7.76225
HNL 25.409553
HRK 7.172906
HTG 130.759466
HUF 394.050388
IDR 16191.9
ILS 3.68248
IMP 0.791982
INR 85.40885
IQD 1310.085503
IRR 42087.503816
ISK 138.620386
JEP 0.791982
JMD 155.668602
JOD 0.709104
JPY 157.810504
KES 129.250385
KGS 86.999404
KHR 4016.956865
KMF 466.125039
KPW 899.999441
KRW 1471.515039
KWD 0.30814
KYD 0.833377
KZT 523.478552
LAK 21859.986109
LBP 89575.359854
LKR 292.529878
LRD 182.013269
LSL 18.734271
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 4.917515
MAD 10.090101
MDL 18.440831
MGA 4691.39942
MKD 59.059804
MMK 3247.960992
MNT 3397.99987
MOP 7.995402
MRU 39.892893
MUR 46.950378
MVR 15.403739
MWK 1734.102939
MXN 20.270625
MYR 4.471504
MZN 63.903729
NAD 18.73436
NGN 1548.770377
NIO 36.807112
NOK 11.36819
NPR 136.894594
NZD 1.776845
OMR 0.385005
PAB 1.000072
PEN 3.742312
PGK 4.001648
PHP 57.890375
PKR 278.391684
PLN 4.096205
PYG 7775.286927
QAR 3.64469
RON 4.773904
RSD 112.196038
RUB 105.747532
RWF 1380.403803
SAR 3.755315
SBD 8.383555
SCR 14.927038
SDG 601.503676
SEK 11.011695
SGD 1.358135
SHP 0.791982
SLE 22.803667
SLL 20969.503029
SOS 571.551745
SRD 35.08037
STD 20697.981008
SVC 8.750551
SYP 2512.530243
SZL 18.727277
THB 34.103649
TJS 10.925734
TMT 3.51
TND 3.191451
TOP 2.342104
TRY 35.207404
TTD 6.796158
TWD 32.795038
TZS 2425.000335
UAH 41.967954
UGX 3668.256979
UYU 44.04974
UZS 12921.768121
VES 51.707789
VND 25455
VUV 118.722003
WST 2.762788
XAF 628.416641
XAG 0.034003
XAU 0.000382
XCD 2.70255
XDR 0.766891
XOF 628.419651
XPF 114.253415
YER 250.375037
ZAR 18.660415
ZMK 9001.203587
ZMW 27.72687
ZWL 321.999592
  • AEX

    3.4200

    879.7

    +0.39%

  • BEL20

    18.2600

    4264.22

    +0.43%

  • PX1

    72.8300

    7355.37

    +1%

  • ISEQ

    -11.6500

    9700.42

    -0.12%

  • OSEBX

    17.0400

    1425.1

    +1.21%

  • PSI20

    48.0700

    6373.5

    +0.76%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    6.1100

    3061.69

    +0.2%

  • N150

    24.2900

    3263.23

    +0.75%

Dans un berceau de la chimie du sud de la France, les "polluants éternels" inquiètent
Dans un berceau de la chimie du sud de la France, les "polluants éternels" inquiètent / Photo: © AFP/Archives

Dans un berceau de la chimie du sud de la France, les "polluants éternels" inquiètent

Florence, Michel et Dominique ont laissé à d'autres le soin de garder leurs petits-enfants pour traquer les "polluants éternels" dans l'eau des rivières et du robinet, aux abords d'une usine du sud de la France appartenant au géant belge de la chimie Solvay.

Taille du texte:

Equipés de gants et de bottes en caoutchouc, les trois retraités, membres bénévoles de l'association de défense de l'environnement Générations Futures, plongent des flacons de verre dans de l'eau jaillissant d'une canalisation, à quelques mètres d'une montagne de résidus industriels.

La petite ville de Salindres (Gard) est un des berceaux de l'aluminium et de la chimie en France depuis le milieu du XIXe siècle.

"Je suis de plus en plus confortée dans l'idée qu'il faut bâtir un avenir sans pesticides et sans PFAS", ces substances chimiques baptisées communément "polluants éternels", explique Florence Caumes, ancienne responsable des ressources humaines dans le secteur privé.

Elle consigne le lieu et la date de ces prélèvements effectués au niveau du rejet de l'usine mais aussi jusqu'au Pont du Gard, à une cinquantaine de kilomètres en aval. Les résultats seront connus d'ici trois mois.

Multinationale présente dans une soixantaine de pays, Solvay a racheté à Rhodia, en 2011, son usine de Salindres. Le site, à la taille impressionnante, est l'un des cinq en France à produire des substances per et polyfluoroalkylées, dits "PFAS".

Depuis les années 1940-1950, les PFAS irriguent la vie moderne en raison de leur résistance à la corrosion, à la chaleur ou à la lumière. On les retrouve dans des textiles imperméables, le fart des skis, les poêles antiadhésives ou encore les cosmétiques...

Ils s'accumulent au fil du temps dans les sols, l'eau, la nourriture et jusque dans le corps humain. En cas d'exposition sur une longue période, certains de ces composés chimiques peuvent avoir des effets sur la fertilité ou favoriser certains cancers, selon de premières études scientifiques.

Le Sénat français doit examiner le 30 mai une proposition de loi, déjà adoptée par l'Assemblée nationale, visant à interdire certains produits contenant des PFAS (cosmétiques, textiles...) mais excluant à ce stade les ustensiles de cuisine comme les poêles.

- "Hallucinant" -

En février, un rapport de Générations Futures avait mis en évidence des "concentration exceptionnellement élevées" de PFAS dans les cours d'eau proches de l'usine Solvay, l'Arias et l'Avène, et dans l'eau du robinet de Boucoiran et Moussac, deux villages éloignés de plus de 20 kilomètres.

Parmi les PFAS recensés, il s'agissait "à 99,9%" d'acide trifluoroactétique (TFA) et d'acide triflique, produits fabriqués par Solvay pour l'industrie pharmaceutique notamment, selon l'ONG.

Le groupe chimique n'a pas souhaité que le directeur du site de Salindres soit interviewé. Mais, dans un email à l'AFP, il réaffirme être "parfaitement en ligne avec la réglementation en vigueur" et souligne que "le TFA et ses dérivés (...) ne sont pas connus pour s'accumuler dans le corps humain".

L'effet sur la santé de ces substances "n'est pas établi scientifiquement, faute d'études suffisantes", reconnaît Mathieu Ben Braham, chargé de mission scientifique et réglementaire chez Générations Futures. Mais il faut néanmoins appliquer un stricte principe de précaution, plaide-t-il.

Habitant non loin de Salindres, aux pieds des Cévennes, Estelle Martin-Boudet juge "hallucinant" le manque de mesures de prudence, alors que son père, qui vivait près de l'usine, est mort d'un glioblastome, une forme de cancer du cerveau rare mais dont une dizaine de cas ont été recensés dans la zone.

Avec d'autres riverains, elle s'attelle à créer une association: "Polluants éternels et glioblastomes - Salindres et ses environs".

A Moussac, à une demi-heure de voiture de Salindres, de l'eau du robinet prélevée en novembre contenait 18 micro-grammes de TFA par litre, soit un taux record "36 fois plus élevé qu'une norme européenne applicable à tous les perfluorés", souligne Générations Futures dans son analyse. Mais la directive européenne n'a pas encore été transcrite en droit français.

- "Pas d'omerta" -

D'abord incrédule, le maire du village, Frédéric Salle-Lagarde, salue dorénavant le travail de "lanceur d'alerte" des associations et réclame que l'Etat fasse réaliser une "cartographie" de la pollution aux PFAS dans toute la région.

A Salindres, le maire, Etienne Malachane, quelque peu "agacé" par l'image "apocalyptique" renvoyée par l'étude, souligne que le problème ne concerne pas que sa ville de 3.600 habitants. Bien que Solvay y emploie une centaine de personnes, il n'y a "pas d'omerta" ni de "peur du patron", assure-t-il.

Député La France insoumise (LFI) du Gard, Michel Sala a interpellé le gouvernement afin qu'il "mandate" l'Agence régionale de la Santé (ARS) pour qu'elle recherche les TFA autour de Salindres et mène des "campagnes d'analyses sanguines de la population".

L'Agence régionale de santé (ARS) Occitanie publiera prochainement les résultats d'une étude en cours, qui concerne une famille de 20 PFAS considérés comme les plus nuisibles, mais dont ne font pas partie ceux rejetés par Solvay, le TFA et l'acide triflique.

Ces substances seront toutefois bien "recherchées au cours de cette année" lors d'une campagne d'analyses menée par l'Anses, l'Agence sanitaire nationale, a indiqué un porte-parole de l'ARS, précisant: "Deux cents points de prélèvements ont été ciblés en Occitanie. Le site de Salindres y est incorporé".

S.Weaver--TFWP