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Le groupe minier britannique Anglo American a rejeté vendredi une offre "non contraignante" de rachat intégral par son rival australien BHP, formulée la veille pour 38,8 milliards de dollars, jugée trop faible et "très peu attractive" pour les actionnaires du groupe visé.
"Le Conseil d'administration a examiné la proposition avec ses conseillers et a conclu que la proposition sous-évalue considérablement Anglo American et ses perspectives d'avenir", a indiqué le britannique dans un communiqué.
"La proposition envisage en outre une structure que le Conseil estime très peu attractive pour les actionnaires d'Anglo American", en raison notamment de "l'incertitude et de la complexité" qui l'entourent "ainsi que des risques d'exécution importants", poursuit le communiqué.
La proposition de BHP impliquerait une scission par Anglo American de ses activités de production de platine et de minerai de fer en Afrique du Sud.
Le Conseil d'administration d'Anglo American dit avoir "rejeté la proposition à l'unanimité".
Le rachat, s'il se concrétise, représenterait l'un des plus gros mariages du secteur depuis des années et créerait le principal producteur de cuivre au monde, métal clé pour la transition énergétique, permettant de nombreuses utilisations industrielles comme la composition des batteries de véhicules électriques.
Le cuivre représente "30% de la production totale d'Anglo American" et "le Conseil d'administration estime que les actionnaires d'Anglo American devraient bénéficier d'une appréciation significative de la valeur (de l'entreprise) que nous prévoyons" à l'avenir, a fait valoir Stuart Chambers, président du CA d'Anglo American, cité dans le communiqué.
"La proposition de BHP est opportuniste et n'évalue pas correctement les perspectives d'Anglo American", a-t-il ajouté.
BHP, dont la valorisation boursière atteint environ 148 milliards de dollars, a offert jeudi 25,08 livres par titre d'Anglo American.
La proposition avait fait s'envoler le titre du britannique de plus de 16% à la Bourse de Londres en une séance.
"La combinaison des deux entreprises placerait les forces de BHP et Anglo American dans une structure optimale", avait commenté BHP dans son communiqué jeudi, estimant aussi qu'"Anglo American apporterait des actifs et un fort potentiel de croissance".
Anglo American a appelé vendredi ses actionnaires à "ne prendre aucune mesure" concernant la proposition de BHP, rappelant en outre qu'il "ne peut y avoir aucune certitude qu'une offre ferme sera faite" par son rival.
S.Palmer--TFWP