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Les appels à adopter au plus vite un traité international discuté à l'ONU pour protéger les eaux internationales et l'annonce par l'Union européenne et les Etats-Unis de fonds dédiés à la protection des océans ont dominé la première journée jeudi de la conférence internationale "Notre Océan", à Panama.
La conférence "+Our Ocean+ est incroyablement importante car c'est une conférence centrée sur l'action et non sur les mots. Il s'agit d'engagements réels et de solutions réelles", a déclaré en ouvrant la réunion John Kerry, envoyé spécial de la Maison Blanche pour le climat.
Le prenant au mot, l'Union européenne (UE) a annoncé dans un communiqué qu'elle consacrerait en 2023 plus de 800 millions d'euros à des programmes de protection de la mer : "l'UE confirme son ferme engagement pour la gouvernance internationale des océans en annonçant 39 engagements concrets pour l'année 2023. Ces actions seront financées à hauteur de 816,5 millions d'euros".
Quelque 600 délégués de gouvernements, entreprises et ONG vont continuer de débattre vendredi du cadre à donner à l'"économie bleue" pour l'exploitation durable et la protection des mers et des océans.
La journée de vendredi sera plus particulièrement consacrée à la lutte contre la pêche illégale, plusieurs organisations se sont liguées pour réclamer davantage de transparence aux gouvernements concernant la surpêche.
"Un tiers des espèces commerciales (maritimes) sont surexploitées", a noté Monica Espinoza de Global Fishing Watch, une ONG qui surveille les bateaux par satellite.
Les gouvernements doivent "exiger que leurs flottes de pêche soient traçables, tout le temps, par satellite afin que nous sachions qu'elles pêchent honnêtement", a déclaré à l'AFP Andrew Sharpless, directeur exécutif de l'ONG Oceana.
Le président panaméen Laurentino Cortizo a ouvert la conférence en signant un décret élargissant la zone maritime protégée de Banco Volcan (mer caraïbe) de 14.000 à 93.000 kilomètres carrés.
Ainsi, le Panama "protégera 54,33% de sa zone exclusive" maritime, a souligné le ministre panaméen de l'Environnement Milciades Concepcion.
- Couloirs maritimes -
Parmi les autres initiatives, John Kerry a annoncé que les Etats-Unis, le Panama et les Fidji avaient entamé des discussions en vue de la création de couloirs maritimes écologiques pour la circulation des navires marchands.
Ces couloirs seraient réservés aux navires à émission de carbone faible ou nulle, selon des experts. Ils permettraient également de lutter contre la pêche illégale et de protéger les espèces marines de la surpêche.
Lors d'une rencontre précédant le sommet, des représentants de l'Union européenne, des Etats-Unis, d'Amérique latine et des îles du Pacifique ont appelé les négociateurs à New York du traité sur la haute mer, en discussion depuis plus de quinze ans à l'ONU, à aboutir le plus vite possible.
"Scellons l'accord", a dit le secrétaire d'Etat français à la Mer, Hervé Berville. "Nous en sommes très proches", selon une responsable pour les océans du département d'Etat américain, Maxine Burkett.
La haute mer commence où s'arrêtent les zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes et n'est donc sous la juridiction d'aucun pays.
Représentant plus de 60% des océans et près de la moitié de la planète, elle est cruciale pour la protection de tout l'océan, lui-même vital pour l'humanité mais menacé par le changement climatique, les pollutions et la surpêche.
Mercredi, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé les négociateurs des pays membres réunis à New York depuis le 20 février et jusqu'à vendredi à conclure enfin un traité "robuste et ambitieux" sur la haute mer.
"Notre océan est sous pression depuis des décennies. Nous ne pouvons plus ignorer l'urgence pour l'océan", a-t-il lancé.
Les conférences "Notre océan" ont été lancées en 2014 à l'initiative de John Kerry, alors chef de la diplomatie américaine, et offrent un forum unique pour aborder toutes les questions liées à la mer.
A Panama sont présentes plus de 200 ONG, 60 centres de recherches, 14 structures de philanthropie et une centaine d'entreprises et organismes internationaux.
Les participants ne procéderont à aucun vote et n'adopteront pas d'accord mais annonceront des "engagements" volontaires.
L.Coleman--TFWP