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Petropolis était à nouveau sous la menace de glissements de terrain vendredi, avec de fortes précipitations trois jours après les violents orages qui ont fait au moins 118 morts dans cette ville touristique que Jair Bolsonaro a survolée en matinée.
"J'ai vu énormément de destruction, comme des scènes de guerre", a déclaré le chef de l'Etat brésilien lors d'une conférence de presse, peu après le survol en hélicoptère.
"Nous avons pu prendre parfaitement conscience de la gravité de ce qui s'est passé ici", a ajouté le président, qui a rejoint directement Petropolis à son retour au Brésil, après plusieurs jours de visite officielle en Russie, puis en Hongrie.
Peu après son atterrissage à l'aéroport international de Rio de Janeiro, à 60 km de la ville sinistrée, il a exprimé sa "solidarité envers les familles des victimes", dans une vidéo publiée sur Facebook.
Vendredi matin, les sirènes d'alarme ont à nouveau retenti dans des zones à risque de Petropolis.
"Il y a des risques de glissement de terrain dans cette zone, attention, mettez-vous en lieu sûr, dans des structures d'accueil", pouvait-on entendre grâce à des haut-parleurs dès les premières heures de la journée.
"Tout le monde a très peur, on sursaute au moindre bruit", dit à l'AFP Atenor Alves de Alcantara, métallurgiste à la retraite de 67 ans, dont la maison se trouve dans la partie basse du quartier Alto da Serra, le plus affecté par les glissements de terrain.
"C'est bien que le président nous rende visite, mais ça ne va rien changer", a-t-il ajouté.
- Sentiment d'abandon -
Selon la Police civile, 116 personnes sont portées disparues, mais seuls 57 des 118 corps retrouvés ont été identifiés jusqu'à présent.
Le dernier bilan provisoire officiel fait également état de 849 personnes ayant dû quitter leur logement.
Plus de 500 pompiers, avec des hélicoptères, des pelleteuses et des chiens renifleurs, restent mobilisés pour rechercher sans relâche les disparus, tandis que l'espoir de retrouver des survivants est de plus en plus mince.
Des centaines de bénévoles sont aussi allés prêter main forte aux secours, dont un grand nombre d'habitants des quartiers dévastés par les glissements de terrain, contraints de creuser eux-mêmes pour tenter de retrouver des proches.
De nombreux résidents disent se sentir délaissés par les autorités. "La population est en droit de critiquer, mais c'est une région très accidentée, malheureusement, d'autres tragédies ont eu lieu ici. Nous faisons ce qui est de notre ressort", a réagi le président Bolsonaro.
Il faisait notamment allusion à la tragédie de 2011, quand plus de 900 personnes avaient trouvé la mort en raison d'inondations et de glissements de terrain dans une vaste région comprenant Petropolis et les villes voisines de Nova Friburgo, Itaipava et Teresopolis.
- Condoléances du pape -
"Ça me fait peur de voir ces nouvelles pluies, parce que le sol demeure gorgé d'eau. Je pense aux familles qui vivent dans des quartiers où beaucoup de gens sont morts, c'est désespérant", a confié jeudi soir à l'AFP Rodne Montesso, un habitant de Petropolis dont la maison a été épargnée.
Le pape François a envoyé vendredi un message de solidarité aux sinistrés.
"Le Saint-Père, en prenant connaissance avec beaucoup de tristesse des tragiques conséquences des glissements de terrain, a demandé à l'évêque de transmettre aux familles ses condoléances et partage la douleur de toutes les personnes endeuillées", peut-on lire dans un communiqué du Vatican.
Mardi, Petropolis, une ville de 300.000 habitants qui était l'ancienne résidence d'été de la Cour impériale, a reçu davantage de pluie que la moyenne de tout un mois de février.
L'été austral a été particulièrement meurtrier au Brésil, avec des pluies diluviennes qui ont fait des dizaines de morts ces derniers mois dans les Etats de Bahia (nord-est), Minas Gerais et Sao Paulo (sud-est).
Ces précipitations extrêmes sont liées selon les experts au réchauffement climatique.
M.McCoy--TFWP