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Au moins six personnes sont mortes lors du passage du cyclone tropical Batsirai à Madagascar dans la nuit de samedi à dimanche, contraignant près de 50.000 personnes à quitter leur foyer et à faire face aux risques d'inondations.
Le responsable de la gestion des catastrophes à Madagascar, Paolo Emilio Raholinarivo, a fait état dans un sms à l'AFP de six personnes décédées et près de 48.000 déplacées, selon un bilan provisoire.
Les autorités malgaches ont indiqué auparavant que le cyclone perdait de sa puissance mais que des inondations restaient encore à craindre.
Selon Météo-Madagascar, Batsirai devrait "ressortir en mer dans le Canal de Mozambique au niveau de la partie Nord d’Atsimo Andrefana dans l’après-midi ou la nuit prochaine".
Les habitants s'étaient préparés à faire face avec les moyens dont ils disposent sur l'île, l'un des pays les plus pauvres du monde, déjà frappé par une tempête tropicale meurtrière en janvier, Ana, et balayé depuis vendredi par le vent et une pluie continue.
- Cimetière balayé par les vagues -
Dans la ville de Mahanoro (est), surplombant la mer, Marie Viviane Rasoanandrasana, assise à même le sol, déplorait les dégâts causés par le cyclone dans le cimetière municipal où reposent son mari, son beau-père et sa fille.
Les vagues ont emporté une partie du cimetière, déterrant à leurs passages plusieurs corps, dont ceux de sa famille.
"Nous sommes tristes (...) Nous avons déjà eu des dégâts à la maison à cause du cyclone. Maintenant ça !", a déploré cette veuve de 54 ans.
"La vie quotidienne est déjà très dure", a-t-elle poursuivi, avant d'expliquer que les dépouilles seraient placées dans des tombes temporaires jusqu'à ce que sa famille réunisse assez d'argent pour des "sépultures correctes".
Dans la ville côtière de Vatomandry (est), quelques heures avant l'arrivée de Batsirai, plus de 200 personnes s'étaient entassées dans une pièce d'un bâtiment de béton appartenant à des Chinois pour se protéger, des familles dormant sur des nattes ou des matelas.
- Manque d'eau potable-
Un responsable local, Thierry Louison Leaby, se plaignait du manque d'eau potable, l'approvisionnement ayant été coupé avant la tempête. "Les gens cuisinent avec de l'eau sale", s'est-il inquiété, craignant une épidémie de diarrhée. "Le gouvernement doit absolument nous aider. On ne nous a rien fourni".
Dehors, de la vaisselle et des gobelets en plastique recueillaient l'eau de pluie s'écoulant des toits en tôle ondulée, souvent renforcés par de lourds sacs de sable ou des jerricans.
La directrice du Programme alimentaire mondial (PAM) pour Madagascar, Pasqualina Di Sirio, a dit anticiper "une crise majeure" sur la Grande Ile, où le cyclone pourrait toucher plus de 600.000 personnes, dont 150.000 déplacées. "Nous sommes très nerveux", a-t-elle dit par visioconférence à la presse.
Des équipes de recherche et sauvetage ont été placées sur le qui-vive, des stocks de fournitures ont été préparés et des avions se tiennent prêts à intervenir en soutien à la réponse humanitaire.
Chaque année durant la saison cyclonique (de novembre à avril), une dizaine de tempêtes ou cyclones traversent le sud-ouest de l'océan Indien, d'est en ouest.
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S.Palmer--TFWP