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Des vents violents et de fortes vagues continuent de déferler lundi sur les côtes de l'Inde et du Bangladesh, où au moins seize personnes sont mortes, des milliers de foyers ont été détruits et des villes inondées au passage du puissant cyclone Remal.
"Au moins 10 personnes ont été tuées lors du cyclone", a déclaré Mohibbur Rahman, ministre bangladais chargé de la gestion des Catastrophes à la presse.
"Au total, 3,75 millions de personnes ont été touchées (...) 35.483 foyers ont été détruits par le cyclone et 115.992 endommagés", a ajouté M. Rahman.
Des villages ont été submergés par des ondes de tempête, des toits de tôle arrachés, des arbres déracinés et des lignes électriques coupées, a constaté un journaliste de l'AFP présent dans la zone touchée.
Plus de 12,5 millions de personnes ont été privées d'électricité, a déclaré Biswanath Sikder, ingénieur en chef du Bangladesh Rural Electrification Board, la plus grande entreprise publique de distribution d'électricité du pays.
Dans les rues inondées de Chittagong, deuxième plus grande ville du Bangladesh, ont été enregistrés 240 millimètres de pluie, a indiqué le département météorologique du Bangladesh.
Une importante digue à Manpura, dans le district de Bhola au Bangladesh, a été endommagée lors du passage du cyclone.
- 100.000 personnes à secourir -
"La digue protégeant la ville de Manpura a été brisée par la puissance des vagues et des pluies dues au cyclone", a déclaré Showkat Ali, administrateur gouvernemental du district de Barisal.
"Nous essayons de venir en aide à quelque 100.000 personnes", a-t-il ajouté.
Au moins 800.000 Bangladais ont fui la côte du pays, selon les autorités, tandis que plus de 150.000 personnes en Inde se sont retranchées loin de la mer, quittant la région forestière des Sundarbans où le Gange, le Brahmapoutre et le Meghna se jettent dans le Golfe du Bengale.
Et en Inde voisine, "au moins six personnes" sont mortes, a déclaré Sumit Gupta, un haut responsable du gouvernement de l'État du Bengale occidental (est) dont la principale ville, Calcutta, est inondée.
"Le cyclone a emporté le toit de centaines de maisons" et aussi "déraciné des milliers d'arbres de la mangrove et de poteaux électriques", a détaillé à l'AFP le ministre en chef de l'Etat, Bankim Chandra Hazra.
"Les ondes de tempête et l'élévation du niveau de la mer ont détruit un certain nombre de digues", a ajouté M. Hazra. "Certains villages insulaires sont inondés."
- un "vent extrême" -
Sumita Mondal, 36 ans, qui a passé la nuit loin des côtes indiennes, a déclaré qu'elle s'était enfuie avec le peu qu'elle pouvait emporter.
"Mon fils de trois ans pleure, il veut de la nourriture", a-t-elle déclaré à l'AFP par téléphone.
Lundi après-midi, le cyclone s'est changé en tempête, mais les vents et la pluie ont continué de balayer la côte.
Les cyclones ont tué des centaines de milliers de personnes au Bangladesh ces dernières décennies et leur nombre frappant sa côte basse et densément peuplée a fortement augmenté, passant d'un à trois par an, en raison du changement climatique.
"Cette fois, le vent est extrême", a déclaré Uttom Kumar Das, un homme d'affaires de 62 ans, Patuakhali. "Il dure aussi plus longtemps qu'avant".
La plupart des zones côtières du Bangladesh se situent à un ou deux mètres au-dessus du niveau de la mer.
Selon Muhammad Abul Kalam Mallik, la mangrove de la région des Sundarbans a contribué à absorber le pire du cyclone.
"Comme par le passé, les Sundarbans ont agi comme un bouclier naturel", a-t-il expliqué.
Mais selon Abu Naser Mohsin Hossain, haut responsable des forêts du Bangladesh pour les Sundarbans, la tempête a inondé d'eau salée des zones d'eau douce vitales.
"Nous sommes inquiets", a-t-il déclaré. "Ces étangs sont source d'eau douce pour toute la faune sauvage des mangroves, dont les tigres du Bengale, une espèce en voie de disparition."
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M.Delgado--TFWP