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De Kaboul à Paris en passant par Barcelone, les femmes du monde entier manifestent mercredi pour défendre leurs droits, bafoués en divers endroits de la planète.
Talibans au pouvoir en Afghanistan, répression de la contestation provoquée en Iran par la mort de Mahsa Amini, remise en cause du droit à l'avortement ou féminicides: les motifs de mobilisation sont nombreux en cette journée internationale des droits des femmes.
Au Pakistan, pays très conservateur et patriarcal, elles sont descendues dans les rues par milliers malgré les tentatives des autorités d'empêcher des marches, où sont évoqués des sujets souvent tabous comme le divorce, le harcèlement sexuel ou les menstruations.
"Nous n'allons plus nous asseoir en silence. C'est notre jour, c'est notre heure", a résumé Rabail Akhtar, une enseignante à Lahore. "Pourquoi ont-ils tellement peur que les femmes défendent leurs droits ?", a surenchéri Soheila Afzal, une graphiste.
En Afghanistan, "pays le plus répressif au monde en ce qui concerne les droits des femmes", selon Rosa Otounbaïeva, cheffe de la Mission d'assistance des Nations unies en Afghanistan (Manua), elles étaient une vingtaine à manifester à Kaboul, a constaté l'AFP.
"Au rythme actuel, (l'organisation) ONU Femmes la fixe à dans 300 ans", a-t-il affirmé.
Lors d'un sommet Forbes organisé à Abou Dhabi, l'ancienne secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a souligné pour sa part mercredi que "les femmes et les enfants étaient les principales victimes des conflits et du changement climatique" et "qu'aucun endroit (...) ne nous le montre de façon plus dramatique aujourd'hui que l'Ukraine".
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a d'ailleurs tenu à rendre hommage mercredi aux femmes "qui ont sacrifié leur vie" depuis le début de l'invasion russe il y a un an. Son homologue russe Vladimir Poutine a, lui, célébré les femmes qui "accomplissent leur devoir" notamment militaire.
- Sanctions inédites -
Démarche symbolique et inédite à la veille du 8 mars, l'Union européenne avait adopté mardi des sanctions contre des individus responsables de violations des droits des femmes dans six pays dont le ministre taliban de l'Enseignement supérieur Neda Mohammad Nadeem alors que les Afghanes n'ont plus le droit d'aller à l'université ou dans l'enseignement secondaire.
Le Royaume-Uni a imité l'UE mercredi en gelant les actifs et interdisant de séjour plusieurs individus et entités responsables de violences envers les femmes en Iran, en Syrie, au Soudan du Sud et en République centrafricaine.
Dans l'Irlande voisine, le gouvernement a lui annoncé que la population allait se prononcer par référendum en novembre sur le retrait de la Constitution d'articles considérés comme "dépassés" sur la place des femmes, censées être "à la maison".
Ailleurs en Europe, des rassemblements ont eu lieu notamment en Espagne, où une marée violette est attendue à Madrid à partir de 18H00 GMT, ou en France, pays dans lequel la contestation a été placée sous le signe de la lutte contre la réforme des retraites, accusée d'être injuste envers les femmes.
"Ma jupe n'est pas courte, c'est ton éducation qui l'est": à Barcelone, plusieurs milliers de femmes ont battu le pavé tandis qu'en France, les femmes en tête du cortège parisien scandaient "retraites, salaires, les femmes sont en colère".
En Turquie, qui détient une moyenne d'un féminicide par jour et où trois femmes ont été tuées mercredi selon les médias locaux, une manifestation est prévue autour de la place Taksim d’Istanbul, malgré son interdiction par les autorités.
A Hong Kong, une manifestation a dû être annulée après avoir vu ses membres convoquées par la police.
- Féminicides -
A Cuba, faute de pouvoir manifester librement, les organisations féministes indépendantes contourneront pour leur part les célébrations officielles en se mobilisant via une "manifestation virtuelle" sur les réseaux sociaux où elles sensibiliseront notamment sur les féminicides.
Au Mexique, c'est notamment avec le slogan "Plus une seule femme assassinée" que les manifestants défileront dans les principales villes du pays.
Même mot d'ordre en Colombie où des rassemblements sont prévus pour réclamer des mesures contre l'augmentation du nombre de féminicides, passé de 182 en 2020 à 614 l'année dernière, selon le ministère public.
Les féministes se mobilisent aussi tout particulièrement à travers le monde pour défendre le droit à l'avortement, remis en cause en particulier aux Etats-Unis par la décision de la Cour suprême de révoquer en juin l'arrêt "Roe v. Wade" de 1973 garantissant ce droit.
En France, le président Emmanuel Macron a annoncé la présentation d'un projet de loi "dans les prochains mois" pour inscrire l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution.
M.Cunningham--TFWP