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La Bourse de New York a ouvert en hausse vendredi, résistant à la fausse note d'Amazon, dont les résultats ont déçu, et témoignant d'une vigueur qui séduit les investisseurs.
Vers 14H30 GMT, le Dow Jones prenait 1,60%, l'indice Nasdaq s'appréciait de 1,02% et l'indice élargi S&P 500 gagnait 1,14%.
La place new-yorkaise, et le Nasdaq, en particulier, digéraient sans douleur apparente le couac d'Amazon, qui a publié ses résultats jeudi, après Bourse.
Le géant américain de la distribution a enregistré une baisse de 9% de son bénéfice net au troisième trimestre, et prévoit une croissance anémique pour ses standards, comprise entre 2% et 8% sur un an pour le quatrième trimestre, période cruciale de l'année car elle comprend les fêtes.
Amazon prenait l'eau vendredi (-9,92% à 99,95 dollars), comme Meta, la veille, et Alphabet, deux jours plus tôt, tous plombés par des résultats et des projections en-deçà des chiffres ronflants auxquels ces fleurons de la technologie avaient habitué Wall Street.
Mais la plupart des autres capitalisations majeures du Nasdaq tenaient bon, à l'image de Microsoft (2,40%), Nvidia (+1,78%) ou même Meta (+1,88%).
"Les mouvements de cette semaines sont vraiment encourageants, parce qu'on a vu beaucoup de chiffres négatifs, de mauvaises surprises, et le marché est quand même resté en hausse", a commenté Maris Ogg, de Tower Bridge Associates.
"Cela montre que les gens ont intégré les perspectives" d'une économie ralentie, selon elle. "Donc à moins que les prévisions ne se dégradent vraiement, le pire pourrait être derrière nous" à Wall Street.
Le Dow Jones s'orientait ainsi vers une sixième séance de hausse consécutive.
"Il y a encore beaucoup d'appétit pour le risque", a abondé Jack Ablin de Cresset Capital.
Apple (+6,87% à 154,74 dollars) atténuait le tableau assez sombre brossé par les quatre autres géants de la tech cette semaine. Il a publié jeudi un chiffre d'affaires et un bénéfice supérieurs à ce qu'annonçaient les analystes, même si les ventes d'iPhone ont manqué la cible.
A la différence de ses concurrents, le groupe à la pomme a aussi préservé ses marges et s'est montré d'un optimisme prudent pour le trimestre en cours.
Les opérateurs ont assez peu réagi à la publication de l'indice des prix PCE, très suivi par la Fed.
L'inflation a atteint 6,2% en septembre sur un an aux Etats-Unis, en ligne avec les prévisions des économistes.
Pour Oren Klachkin, d'Oxford Economics, l'indicateur n'a fait que confirmer que "l'inflation était trop élevée pour la Fed et nous pensons que les jalons sont posés pour une hausse du taux directeur de 0,75 point de pourcentage en novembre, suivi d'un demi-point en décembre."
"Les investisseurs essayent de se convaincre qu'on a trouvé un plancher" pour les marchés actions, sur lequel rebondir, un sentiment appuyé, pour partie, "sur la croyance que la Fed (banque centrale américaine) pourrait en avoir fini au deuxième trimestre" 2023 avec son cycle de resserrement monétaire.
Ainsi, si les opérateurs voient toujours le taux directeur de la Fed approcher, voire dépasser 5% d'ici le printemps, ils tablent désormais sur une, voire deux baisses de taux d'ici fin 2023, un scénario minoritaire il y a encore une semaine.
Après plusieurs semaines de mouvements brutaux, les taux obligataires évoluaient de nouveau dans des marges relativement resserrées. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans ressortait à 3,98%, contre 3,91% la veille.
A la cote, plus de trace de Twitter, dont la cotation a été suspendu vendredi après l'officialisation du rachat par Elon Musk et une probable sortie prochaine de la cote.
ExxonMobil (+1,65% à 109,32 dollars), qui avait déjà atteint la veille son record historique en séance, restait aux avant-postes après la publication d'un bénéfice net trimestriel très au-dessus des attentes des analystes, même si son chiffre d'affaires est ressorti en-deçà des prévisions.
Le groupe a profité des prix élevés du pétrole et du gaz, et produit le plus important volume de produits raffinés depuis 14 ans.
Son concurrent Chevron (+0,56% à 178,89 dollars) a fait encore mieux, pulvérisant les estimations du marché, avec un bénéfice net quasiment doublé sur un an. Le groupe de San Ramon (Californie) a notamment multiplié par six ses profits dans le raffinage à l'international.
Colgate-Palmolive avançait (+1,28% à 74,17 dollars) après avoir fait état de résultats globalement conformes aux attentes, mais marqués par une compression de ses marges et une hausse de ses coûts. Le groupe de produits d'hygiène et d'entretien a, par ailleurs, revu légèrement à la baisse ses prévisions pour l'ensemble de l'exercice.
C.M.Harper--TFWP