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Les Bourses européennes chutent nettement vendredi, sur fond d'inquiétudes après de nouvelles menaces de taxes douanières brandies par Trump, qui ont accru la morosité, et les perspectives de baisses de taux amoindries par la Fed.
Vers 11H30 GMT, Paris perdait 1,09%, Francfort 1,35% et Milan 1,23%. Londres cédait 0,91%.
Le président américain élu Donald Trump a menacé l'Union européenne de taxes douanières si elle ne réduit pas son "énorme" déficit commercial avec Washington en lui achetant du pétrole et du gaz.
Cette annonce a accentué les pertes sur les marchés européens, qui étaient déjà en nette baisse après la déception provoquée cette semaine par les déclarations prudentes de la Fed sur ses futures baisses de taux.
L'institution a abaissé son taux directeur mercredi, mais ne prévoit plus que deux réductions en 2025, alors qu'elle tablait jusqu'ici sur quatre coups de rabot.
Cette annonce a fait flamber les taux obligataires ces derniers jours. Les emprunts deviennent donc plus rémunérateurs, ce qui explique pourquoi les investisseurs délaissent les actions.
Vers 11H30 GMT, le taux de référence allemand s'élevait à 2,30%, stable par rapport à la veille en clôture, tandis que son équivalent français atteignait 3,11%, comme jeudi.
Durant la séance, "les investisseurs seront attentifs à l'indice PCE, qui pourrait renforcer l'attitude de +faucon+ de la Fed", estiment les analystes de Natixis.
Cet indice est la mesure de l'inflation privilégiée par la Fed pour déterminer sa politique monétaire. Les chiffres de novembre seront publiés à 13H30 GMT. Il sont attendus en hausse, à 2,5%, contre 2,3% en octobre, selon les analystes cités par Factset.
Les marchés attendent également une publication vers 15H00 GMT de l'Université du Michigan, qui donnera des informations sur l'inflation future aux États-Unis.
Dans ce contexte, le dollar reculait légèrement, de 0,22%, à 1,0387 dollar pour un euro vers 11H30 GMT.
La perspective d'une paralysie budgétaire de l'État fédéral à Washington, après le rejet d'une proposition au Congrès, avive aussi la nervosité.
Donald Trump, qui avait marqué son opposition à un accord budgétaire négocié au Congrès, a donné son aval jeudi à une nouvelle version proposée par les républicains, permettant d'envisager la possibilité d'éviter une paralysie de l'État fédéral avant Noël.
Mais en cas de non-adoption par le Sénat américain, majoritairement démocrate, avant vendredi minuit, les États-Unis connaîtront un "shutdown" partiel, c'est-à-dire la fermeture de certains services publics.
Dans ce contexte, les contrats d'avant séance à Wall Street laissent présager d'une ouverture dans le rouge, avec un Dow Jones perdant 0,47%, un Nasdaq 1,31% et un S&P 500 0,78%.
En Asie, Tokyo a reculé de 0,29%. Les investisseurs ont accueilli défavorablement la décision de la Banque du Japon de maintenir ses taux jeudi, perçue comme "accommodante", selon le courtier IwaiCosmo, dans l'attente des minutes de sa réunion la semaine prochaine.
L'inflation a en effet accéléré plus qu'attendu dans le pays en novembre, à 2,7% sur un an.
- Novo Nordisk dévisse -
Le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk s'effondrait de 22,69% à la Bourse de Copenhague après une étude sur son candidat médicament anti-obésité CagriSema, dont les effets sont moins importants que prévu sur la cohorte des patients observés.
- Arnaud Lagardère cède ses parts dans Lagardère SA -
Arnaud Lagardère, PDG du groupe éponyme, a cédé l'essentiel de sa participation, pour réinvestir dans Louis Hachette Group (-0,97%), entité née de la scission de Vivendi (-1,18%) et qui contrôle désormais le groupe Lagardère (-1,92% à Paris), selon un message interne consulté par l'AFP.
- Repli du pétrole -
Les cours du pétrole reculaient, plombés par la position prudente affichée par la Fed.
Vers 11H30 GMT, le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain perdait 1,06%, à 68,64 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord lâchait 1,02%, à 72,13 dollars.
Le bitcoin reculait de 4,30% à 93.141 dollars.
L.Coleman--TFWP