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La Banque d'Angleterre (BoE) a sans surprise abaissé jeudi son taux directeur d'un quart de point, pour la deuxième fois de l’année, à 4,75%, satisfaite d’un retour de l’inflation à son objectif, mais craint que le nouveau budget britannique renforce la pression sur les prix.
"Si l’économie évolue comme nous l'attendons, il est probable que les taux d’intérêts continueront de tomber graduellement", a déclaré le gouverneur de l'institution monétaire, Andrew Bailey.
Il a cependant réitéré l’importance de ne "pas réduire les taux trop rapidement ou de trop" afin de conserver l’inflation proche de la cible de 2% visée par la BoE.
L'inflation au Royaume-Uni est tombée en septembre à 1,7% sur un an, son plus bas niveau en trois ans.
Après avoir entamé un cycle d'assouplissement monétaire en août, le Comité de politique monétaire (MPC) a choisi à une écrasante majorité de huit voix contre une de procéder à un nouveau coup de rabot des taux d'intérêt.
Cette décision avait largement été anticipée par les analystes, qui tablent sur un verdict similaire jeudi de la banque centrale américaine (Fed).
Mais les lourdes dépenses prévues dans le budget du gouvernement travailliste de Keir Starmer, dévoilé la semaine dernière, pourraient accroître les pressions inflationnistes à l'avenir, contraignant la BoE à maintenir des taux élevés plus longtemps.
La banque centrale britannique estime que les mesures annoncées devraient "renforcer l’inflation d’un peu moins d’un demi-point de pourcentage" au pic de leur effet, attendu en 2026, comparé aux prévisions d’août.
L’inflation ne devrait dès lors pas revenir durablement à sa cible de 2% avant 2027, là où la BoE misait auparavant sur 2026.
Dans la foulée de la présentation du budget, les investisseurs ont diminué leurs paris sur une baisse de taux en décembre, a rappelé Kathleen Brooks, analyste chez XTB, avant cette décision.
La BoE a également réévalué ses prévisions de croissance au Royaume-Uni, à 1% en 2024 et 1,5% en 2025 (contre respectivement 1,25% et 1% projetés en août).
Elle estime que le budget dopera le Produit Intérieur Brut (PIB) britannique jusqu’à 0,75 point de pourcentage, au pic de son effet d’ici un an.
Vers 12H15 GMT (13H15 à Paris), la devise britannique augmentait de 0,443% face au billet vert, à 1,2936 dollar, la monnaie américaine relâchant une petite partie de ses spectaculaires gains de la veille dans la foulée de l’élection de Donald Trump.
M.Cunningham--TFWP