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La Bourse de New York a terminé en forte baisse jeudi, les résultats de Meta et Microsoft ayant jeté un froid sur le marché, qui voit s'accumuler les investissements dans l'intelligence artificielle sans que les revenus ne suivent.
Le Nasdaq - à forte dominante technologique - a été particulièrement touché, cédant 2,76%, tandis que le Dow Jones a perdu 0,90% et l'indice élargi S&P 500 1,86%.
"Le marché a subi un fort courant vendeur aujourd'hui du fait des résultats ternes de Microsoft et Meta", a commenté, dans une note, José Torres, d'Interactive Brokers.
Microsoft (-6,05%) et Meta (-4,09%) ont tous deux surpassé les attentes des analystes, mais les investisseurs se sont surtout attardés sur les coûts et les investissements, qui flambent avec le déploiement accéléré de l'informatique à distance (cloud) et de l'intelligence artificielle (IA).
Les deux groupes prévoient d'accélérer encore le rythme de leurs dépenses d'infrastructures l'an prochain, mais les projections de croissance des résultats, elles, ne tiennent pas cette cadence.
"Les analystes techniques disent que beaucoup des +Sept Magnifiques+ (les plus grosses capitalisations du secteur technologique), à l'exception peut-être de Meta, sont en train de perdre de l'élan", a expliqué Jack Ablin, de Cresset Capital.
"Les attentes sont élevées", développe l'analyste. "Ils les dépassent, mais pas comme ils le faisaient avant."
Ce coup de semonce a paniqué tout l'écosystème de l'IA, en particulier les semi-conducteurs, que ce soit Nvidia (-4,72%), Intel (-3,50%) ou AMD (-3,06%).
Tout à ses préoccupations au sujet de la tech, le marché actions a fait peu de cas de l'indice des prix PCE.
Ce manque de réaction tient pour partie au fait que le chiffre est ressorti conforme aux attentes, à 2,1% sur un an, au plus bas depuis début 2001, mais aussi au fait qu'il concerne une période relativement ancienne, à savoir septembre.
Cette donnée a un peu plus animé le marché obligataire, qui a pris acte de la décélération continue de l'inflation. Le rendement des emprunts d'Etat américains à à 2 ans ressortait à 4,16%, contre 4,18% la veille en clôture.
Wall Street n'a pas prêté plus d'attention aux nouvelles inscriptions au chômage aux Etats-Unis, qui sont ressorties au plus bas depuis cinq mois.
Pour Jack Ablin, le coup de mou de la tech ne condamne pas forcément le marché actions américain.
"Pour l'instant beaucoup d'investisseurs sont concentrés sur l'élection (présidentielle)", dit-il, "mais une fois qu'elle sera derrière nous, je pense que la diversification vers d'autres secteurs va se poursuivre."
A la cote, l'action du géant des VTC (véhicules de tourisme avec chauffeur) Uber a glissé de 9,29% après la publication de résultats trimestriels qui ont révelé que le montant brut des courses ressortaient en-deçà des attentes des investisseurs.
Le géant américain du café Starbucks a grignoté 0,39% après que son nouveau patron Brian Niccol a souligné mercredi le besoin de mettre en oeuvre un changement "radical" de stratégie pour renouer avec la croissance.
La chaîne avait déjà lancé un avertissement sur ses résultats du quatrième trimestre et, dans une moindre mesure, sur l'ensemble de son exercice 2024.
Le groupe américain de cosmétiques Estée Lauder a plongé (-20,89%) après la publication de résultats trimestriels en recul dans tous les segments et toutes les régions, surtout plombés par la Chine.
L'éditeur du jeu vidéo Roblox a décollé (+19,89%), les résultats trimestriels du groupe ayant largement dépassé les attentes des investisseurs.
T.M.Dan--TFWP