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Dans un marché automobile déprimé, le groupe Renault a résisté au troisième trimestre avec des résultats meilleurs qu'attendu, notamment grâce à ses nouveaux modèles, et prévoit d'accélérer au cours des prochains mois avec de nombreux lancements.
Le constructeur français a publié jeudi un chiffre d'affaires en légère hausse (+1,8% sur un an) sur le trimestre, à 10,7 milliards d'euros.
Les ventes de ses marques Renault et Dacia ont moins reculé que la moyenne du marché, notamment grâce au lancement des premiers modèles de sa nouvelle gamme, comme le Scenic électrique, les SUV Symbioz, Rafale et la nouvelle version du Dacia Duster.
"L'offensive de produits commence à se voir", a souligné le directeur financier du groupe Thierry Piéton lors d'une conférence de presse.
Ces résultats ont séduit le marché boursier: le constructeur gagnait 6,28% à la Bourse de Paris jeudi matin vers 11H20 (09H20 GMT), à 42,80 euros.
- Nouvelle gamme -
A contre-courant du reste de l'industrie automobile européenne, le groupe a maintenu ses objectifs pour 2024, soit une marge opérationnelle supérieure à 7,5% et des flux de trésorerie disponibles (free cash-flow) supérieurs à 2,5 milliards d’euros.
Septembre avait été marqué par une suite de révisions à la baisse des objectifs des géants du secteur (Volkswagen, Stellantis, BMW), qui après plusieurs trimestres de profits record ont été touchés par le ralentissement des ventes et différents problèmes de production.
Renault, après avoir touché le fond avec un déficit historique en 2021, vient d'enchaîner trois très bons semestres avec sa stratégie de montée en gamme. Et malgré la baisse des prix, le groupe a maintenu ses tarifs au troisième trimestre, préférant équiper davantage ses véhicules que de pratiquer des rabais, a expliqué M. Piéton.
Parallèlement, le groupe a enchaîné les lancements de modèles et les campagnes de publicité massives. Il prévoit d'en récolter les fruits dès la fin 2024, avec une "forte croissance" de son activité, selon M. Piéton.
Renault compte notamment sur l'accélération de sa nouvelle R5 électrique, lancée en septembre et présentée au Mondial de Paris.
Après les finitions les plus chères, le modèle à petite batterie de la R5 doit être lancé début 2025.
La marque au losange compte aussi sur le renouvellement de son petit SUV Captur et sur le lancement au premier semestre 2025 d'un SUV Dacia, le Bigster, plus gros et plus cher (à partir de 25.000 euros) que l'offre actuelle de la marque roumaine.
Le portefeuille de commandes est pour l'instant "robuste" en Europe avec environ deux mois de ventes prévisionnelles et doit se renforcer, selon la direction du groupe.
"On est dans l'exécution. Donc il faut qu'on puisse expédier toutes les voitures en temps et en heure et que les usines tournent à plein", a souligné le directeur financier.
Les SUV Renault 4 et Alpine A390 suivront en 2025 pour renouveler la gamme électrique, notamment.
- Point bas électrique -
En attendant, le groupe est arrivé à un "point bas" dans ses ventes d'électriques (7,6% du total au troisième trimestre) avec l'arrêt des Zoe, Twingo et de la Dacia Spring de première génération.
Le directeur financier de Renault a indiqué que le groupe se préparait à respecter les normes européennes de CO2 pour l'année 2025, contre lesquelles s'est élevé son directeur général Luca de Meo.
Il a souligné que Renault, sans limiter les ventes de voitures à essence, espère profiter en 2025 de son succès avec les modèles hybrides, segment dans lequel il est deuxième au niveau européen, derrière Toyota mais devant Stellantis.
La marque premium Alpine a immatriculé 3.333 berlinettes A110 depuis début 2024, (+16,5% sur un an), et connaît un "bon démarrage" des commandes de sa petite électrique A290, pensée pour concurrencer Mini.
Au troisième trimestre, le constructeur a enregistré des effets de change négatifs mais son chiffre d'affaires a aussi bénéficié de la hausse des taux d'intérêts, qui profite à son service de financement des véhicules (+21,6% à 1,3 milliard d'euros).
J.M.Ellis--TFWP