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La Bourse de New York a conclu une séance maussade en forte baisse lundi, inquiète de la flambée des cours du pétrole, ainsi que de l'impact sur l'économie mondiale de la guerre en Ukraine et des sanctions contre la Russie.
Selon des résultats définitifs à la clôture, l'indice Dow Jones a perdu 2,37% à 32.817,38 points.
Le Nasdaq est repassé sous la barre des 13.000 points, comme il l'avait fait à la veille de l'invasion russe, le 23 février. L'indice à dominante technologique a plongé de 3,62% à 12.830,96 points.
Le S&P 500 a cédé 2,95% à 4.201,09 points, largement en zone de correction, l'indice élargi ayant lâché plus de 10% depuis le début de l'année.
"Les marchés mondiaux restent nerveux et évitent le risque en raison de la guerre" en Ukraine, indiquaient les analystes de Schwab.
"La nervosité continue de croître dans un contexte inflationniste qui s'aggrave avec la flambée continue des prix du pétrole", ont-ils ajouté.
Le baril de Brent de la mer du Nord a frôlé les 140 dollars en début de séance asiatique, pour finir en hausse de 4,31%, à 123,21 dollars.
Quant au baril de West Texas Intermediate (WTI) il a clôturé à 119,40 dollars, après avoir franchi 130 dollars en début de séance.
La Russie a mis en garde lundi contre des "conséquences catastrophiques" pour le marché mondial de la mise en place d'un embargo occidental sur le pétrole russe, discuté par Washington et l'Union européenne comme mesure de riposte à l'intervention militaire de Moscou en Ukraine.
"Il est tout à fait évident que le refus d'acheter le pétrole russe va aboutir à des conséquences catastrophiques pour le marché mondial", a menacé le vice-Premier ministre russe, chargé de l'Énergie, Alexandre Novak.
Le président Joe Biden n'a "pas pris de décision à ce stade" sur un éventuel embargo sur le gaz et le pétrole russes, a indiqué pour sa part la Maison Blanche.
L'Allemagne en particulier s'oppose à tout embargo sur le gaz russe, dont elle est très dépendante, alors que les États-Unis importent peu de produits pétroliers russes (8% de leurs importations).
Cette joute autour des exportations de la Russie, important producteur de pétrole, a provoqué une accélération des ventes d'actions en fin de séance.
"Une des raisons pour lesquelles les indices ont creusé leurs pertes en fin d'échanges est qu'il semble y avoir un front uni au Congrès en faveur d'une interdiction des importations de brut russe, une mesure qui pourrait être présentée mardi", a expliqué à l'AFP Peter Cardillo de Spartan Capital.
"Si c'est le cas, les prix du pétrole vont encore monter et cela remet en question le rythme de la croissance", a averti l'analyste.
Le conflit en Ukraine pesait aussi lourdement sur l'euro, tombé en séance à 1,0806 dollar, tandis que le billet vert atteignait un plus haut en presque deux ans face aux principales monnaies.
A la cote, hormis le secteur de l'énergie (+1,57%) et des services d'utilité publique (+1,31%), tous les secteurs du S&P 500 ont fini dans le rouge, dont -4,80% pour les produits de consommation, alors que l'inflation galopante menace.
Les secteurs des services de communications, des technologies de la communication et de la finance ont tous lâché plus de 3,50%.
La perspective d'une inflation des prix des carburants a fait plonger les actions des croisièristes comme Royal Carribbean (-9,09%) ou Norwegian Cruise (-11,56%).
Même préoccupation pour le coût du kérosène qui a fait descendre en flèche les actions des compagnies aériennes à l'instar de Delta Airlines (-12,78% à 30,11 dollars) ou United Airlines (-15% à 31,20 dollars).
Alors que le secteur va être affecté par les sanctions, les grands noms des semi-conducteurs, ont chuté fortement comme AMD (-5%), Nvidia (-6,91%), Qualcomm (-7,49%).
Les poids lourds du Nasdaq ont souffert aussi comme Amazon (-5,62% à 2.749,06 dollars) et Meta (Facebook, -6,29% à 187,47 dollars) et Google (Alphabet, -4,28% à 2.529,29 dollars).
Visa (-4,79% à 190,70 dollars), Mastercard (-5,39% à 312,92 dollars) et Paypal (-6,31% à 93,61 dollars) ont aussi reculé après l'annonce de la suspension de leurs opérations en Russie.
Rare rayon de soleil sur la place, la chaîne de produits pour la maison Bed Bath and Beyond a connu une séance sans pareil, grimpant de 34,18% à 21,71 dollars, après que le patron de GameStop, Ryan Cohen, a révélé avoir une participation de presque 10% dans la compagnie.
L'indice Vix, qui traduit l'inquiétude et la volatilité du marché, a grimpé au plus haut depuis l'arrivée de Joe Biden à la Maison Blanche en janvier 2021.
D.Johnson--TFWP