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La Bourse de New York a ouvert en baisse vendredi, toujours inquiète du resserrement monétaire à venir aux Etats-Unis et déçue par des résultats d'entreprises, Netflix en tête.
Vers 14H45 GMT, le Dow Jones cédait 0,06%, l'indice Nasdaq, 0,77%, et l'indice élargi S&P 500, 0,47%.
Le Dow Jones s'orientait vers une sixième séance négative de suite, tandis que le Nasdaq affiche un repli de près de 13% depuis son pic de fin novembre.
C'est "une fin de semaine agitée, avec un large courant vendeur, à mesure que l'anxiété prend le contrôle du marché", a commenté, dans une note, Craig Erlam, analyste d'Oanda.
Wall Street "n'a pas encore repris le refrain de 2021, +buy the dip+", à savoir se lancer à l'achat dès que le marché se mettait à baisser, a décrit, dans une note, Patrick O'Hare, analyste de Briefing.com.
Pour Karl Haeling, de la banque LBBW, la principale source de préoccupation du marché demeure "la perspective d'une remontée des taux d'intérêt et d'une ponction des liquidités de la Fed (banque centrale américaine) cette année".
Si depuis le début de la saison des résultats, beaucoup d'entreprises ont fait mieux qu'attendu, la Bourse de New York a eu droit à quelques mauvaises surprises de stars de la cote, ce qui a encore un peu plus assombri l'humeur générale.
"On s'est pris un double coup de pied au derrière hier avec Peloton et Netflix", a-t-il ajouté, le premier en pleine crise post-Covid et le second en quête de croissance. "Ca a contribué à l'ensemble."
Les investisseurs restaient aussi préoccupés, selon Karl Haeling, par l'absence d'avancées diplomatiques dans le dossier ukrainien, qui reste sous la menace d'une attaque de la Russie.
L'indice VIX, qui mesure la volatilité du marché, a bondi ces dernières heures, à son plus haut niveau depuis les premiers jours de la vague Omicron.
Signe de ce qui ressemble de plus en plus à un coup de froid sur les marchés, les investisseurs se réfugiaient vers les obligations. Le taux de référence des emprunts d'Etat américains à dix ans décrochait, à 1,76%, contre 1,83% la veille.
A la cote, tous les regards étaient braqués sur Netflix, qui dévissait, abandonnant plus de 20% dans les premiers échanges (-22,33% à 394,75 dollars).
La plateforme a fait état jeudi, après Bourse, d'un gain net d'abonnés au quatrième trimestre 2021 légèrement inférieur aux attentes, mais surtout a publié une prévision très prudente pour le même paramètre au premier trimestre.
Le groupe prévoit une progression de 2,5 millions d'abonnés en net, ce qui constituerait la hausse la plus modeste pour un premier trimestre depuis douze ans.
Les géants des infrastructures informatiques continuaient de souffrir, à l'image du fabricant de cartes graphiques Nvidia (-1,42%) ou des spécialistes des microprocesseurs AMD (-0,59%) ou Micron (-1,93%).
Intel tirait son épingle du jeu (+0,67% à 52,39 dollars), après l'annonce, vendredi, d'un investissement de plus de 20 milliards de dollars dans la construction de deux usines dans l'Ohio.
Après l'effondrement de jeudi, consécutif à l'annonce de la chaîne CNBC que le groupe suspendait sa production, Peloton amorçait un rebond (+4,67% à 25,35 dollars).
Dans une lettre diffusée en interne et consultée par le Wall Street Journal, le directeur général du spécialiste des vélos d'appartement et tapis de course haut de gamme a seulement mentionné un "recalibrage" de la production.
Sous pression, le groupe a publié jeudi soir des résultats trimestriels préliminaires, qui font état d'un chiffre d'affaires de 1,14 milliard de dollars, dans la fourchette de prévision initialement donnée par Peloton, soit entre 1,1 et 1,2 milliard.
L'équipementier sportif Under Armour paradait (+1,41% à 16,20 dollars) après la publication de plusieurs notes positives d'analystes, notamment Citigroup, qui voit le titre doubler de valeur.
S.Jones--TFWP