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L'ONU est "tout près" d'un consensus qui permettra de lancer des discussions sur un traité international "historique" contre "l'épidémie" de pollution plastique, selon le président de son assemblée pour l'environnement réunie depuis lundi dans la capitale kényane Nairobi.
"Ça se présente bien. Nous sommes tout près (de lancer les discussions sur) un traité légalement contraignant pour mettre fin aux déchets plastique," s'est réjoui le ministre norvégien de l'Environnement Espen Barth Eide, après avoir ouvert l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (ANUE) qu'il préside.
Lors de cette assemblée qui se tient jusqu'à mercredi, à Nairobi et en visioconférence, elle doit notamment discuter de la création d'un Comité intergouvernemental de négociation chargé d'élaborer un traité avec pour échéance possible la prochaine assemblée environnement onusienne dans deux ans.
"Il s'agit de donner un mandat fort" à ce comité pour lutter contre ce qui est devenu "une véritable épidémie", a insisté M. Eide à la presse, indiquant qu'un consensus "informel" avait été obtenu sur un texte qui devrait être soumis mercredi à l'assemblée plénière.
Des échanges très directs ont opposé les représentants de l'Union européenne et de la Russie autour de l'invasion de l'Ukraine lors de la séance d'ouverture, mais M. Eide s'est dit persuadé que cette opposition ne gênerait pas l'adoption de la résolution, soulignant qu'il y avait "d'autres arènes" onusiennes pour évoquer ces questions.
Inger Andersen, directrice exécutive de l'agence de l'ONU sur l'environnement (Unep), s'est elle aussi félicitée de "l'accord" autour du texte commun issu des négociations informelles avant l'ouverture de l'assemblée.
"Ce texte évoque (un problème qui va) de la source jusqu'à la mer, il utilise les mots +juridiquement contraignant+, il parle de financements et de la nécessité d'avoir une forme de surveillance", a-t-elle énuméré, passant en revue les points essentiels que les militants de l'environnement insistaient pour voir inclus dans le champ des futures négociations.
Mme Andersen a souligné la "responsabilité énorme" pesant sur l'assemblée de prendre la décision "historique" d'ouvrir la voie à un traité qui serait, selon elle, la principale avancée en matière d'environnement depuis l'accord de Paris de lutte contre le réchauffement climatique en 2015.
- "Bombe à retardement" -
Les ONG et observateurs se montraient prudemment optimistes.
"Avec un tel soutien des gouvernements, de l'industrie et de la société civile, nous attendons l'adoption d'une décision confirmant qu'il y aura un traité fort et juridiquement contraignant", a déclaré à l'AFP Eirik Lindebjerg, responsable du dossier plastique pour WWF International.
Plusieurs grandes multinationales, dont certaines utilisant beaucoup d'emballages plastique comme Coca-Cola ou Unilever, ont l'an dernier plaidé pour un texte international fixant des règles communes, mais sans s'avancer sur des mesures précises.
"La pollution plastique est une bombe à retardement mortelle. Une solution à la mesure du problème n'est pas seulement essentielle, mais non-négociable", a insisté de son côté Erastus Ooko, en charge du dossier pour Greenpeace Afrique.
Sur 460 millions de tonnes de plastiques produites en 2019 dans le monde, moins de 10% sont actuellement recyclées et 22% abandonnées dans des décharges sauvages, brûlées à ciel ouvert ou rejetés dans l'environnement, selon les dernières estimations de l'OCDE.
S.Weaver--TFWP