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"Gérard Depardieu veut être entendu !", a insisté son avocat à l’ouverture lundi du procès de son client pour agressions sexuelles sur deux femmes devant le tribunal correctionnel de Paris avant le renvoi de celui-ci en raison de l'état de santé du prévenu.
Le procès aura lieu les 24 et 25 mars 2025 à 13H30, a indiqué le président de la chambre correctionnelle après plus d'une heure de délibéré.
Lundi, Gérard Depardieu ne s'est pas présenté, son avocat invoquant un état de santé incompatible avec une audience et rappelant que son client avait subi un quadruple pontage coronarien et souffrait de diabète amplifié par le stress du procès à venir.
Le renvoi du procès a été décidé à l'issue de plaidoiries mouvementées, l'avocat de la défense ayant dès ses premiers mots dénoncé une enquête préliminaire bâclée et à charge.
A plusieurs reprises, Jérémie Assous, l'avocat de l'acteur, a pointé du doigt les plaignantes, les accusant de "chercher la lumière des médias" et niant leur statut de victimes.
Sur le banc des parties civiles, Amélie, 53 ans, et Sarah (prénom modifié), 33 ans, n'ont cessé de soupirer et de lever les yeux au ciel face à ces accusations. Michel Barnier opéré ce week-end d’une lésion cervicale
"Les méthodes de la défense sont particulièrement violentes et ont pour but de créer un nouveau traumatisme des victimes", a dénoncé à l'AFP l'avocate d'Amélie, Me Carine Durrieu-Diebolt.
Gérard Depardieu est poursuivi pour des agressions sexuelles sur ces femmes pendant le tournage du film "Les Volets Verts" de Jean Becker en 2021, ce qui a abouti à l'ouverture d'une enquête.
- "Brutalité" -
Amélie, décoratrice sur le film, dénonce des faits qui se seraient déroulés en septembre 2021, dans un hôtel particulier du 16e arrondissement de Paris.
Dans son récit au site d'investigation Mediapart, elle expliquait que Gérard Depardieu aurait soudainement hurlé, lors d'une conversation, qu'il voulait un "ventilateur", car il ne pouvait "même plus bander" avec cette chaleur, puis il aurait assuré pouvoir "faire jouir les femmes sans les toucher".
Une heure plus tard, il l'aurait "attrapée avec brutalité" alors qu'elle quittait le plateau. M. Depardieu l'aurait alors "bloquée en refermant ses jambes sur (elle) comme un crabe", puis lui aurait "pétri la taille, le ventre, en remontant jusqu'à (ses) seins", a-t-elle assuré.
Il lui aurait également tenu des "propos obscènes" tels que "Viens toucher mon gros parasol, je vais te le fourrer dans la chatte".
La deuxième plaignante, Sarah, était elle assistante réalisatrice sur le film.
"Gérard Depardieu réfute intégralement toutes les accusations", a rappelé lundi son avocat, estimant que son client était victime "d'un très grand nombre d'inexactitudes, de fausses informations et de mensonges".
Dans la salle, aucune figure majeure du cinéma français n'était présente mis à part l'actrice Anouk Grinberg, venue soutenir les plaignantes.
Présente également, Charlotte Arnould qui avait été la première à porter plainte contre le célèbre acteur en 2018.
En août, le parquet de Paris a requis le renvoi de Gérard Depardieu devant la cour criminelle pour qu'il soit jugé pour viols et agressions sexuelles sur la comédienne.
"J'espère qu'il (Gérard Depardieu) aura le courage d'être là parce que nous on sera bien là, on est prêtes a se confronter à lui pour qu'il dise enfin la vérité", a déclaré Amélie à l'issue de l'audience devant les très nombreuses caméras présentes.
L.Rodriguez--TFWP