The Fort Worth Press - Un an après, proches et amis d'un journaliste camerounais supplicié toujours dans l'ignorance

USD -
AED 3.673015
AFN 68.800364
ALL 89.943091
AMD 388.618256
ANG 1.809697
AOA 922.999829
ARS 976.409567
AUD 1.471048
AWG 1.8
AZN 1.703383
BAM 1.780833
BBD 2.027407
BDT 119.990895
BGN 1.783078
BHD 0.37669
BIF 2913.180059
BMD 1
BND 1.303346
BOB 6.938311
BRL 5.457188
BSD 1.004143
BTN 84.256772
BWP 13.28204
BYN 3.286046
BYR 19600
BZD 2.023947
CAD 1.35685
CDF 2871.000121
CHF 0.857524
CLF 0.033526
CLP 925.08081
CNY 7.01845
CNH 7.099203
COP 4206.965627
CRC 520.828591
CUC 1
CUP 26.5
CVE 100.400637
CZK 23.089499
DJF 178.802641
DKK 6.793502
DOP 60.386979
DZD 133.337583
EGP 48.338952
ERN 15
ETB 120.122194
EUR 0.910599
FJD 2.21245
FKP 0.761559
GBP 0.76258
GEL 2.739847
GGP 0.761559
GHS 15.885272
GIP 0.761559
GMD 68.999904
GNF 8669.246529
GTQ 7.769634
GYD 210.070567
HKD 7.76645
HNL 24.967903
HRK 6.799011
HTG 132.392443
HUF 365.535501
IDR 15670
ILS 3.815145
IMP 0.761559
INR 84.03035
IQD 1315.365354
IRR 42105.00021
ISK 135.660003
JEP 0.761559
JMD 158.661507
JOD 0.708499
JPY 148.725036
KES 129.533349
KGS 84.697456
KHR 4075.574778
KMF 448.949687
KPW 899.999433
KRW 1346.869842
KWD 0.30633
KYD 0.836786
KZT 484.935124
LAK 22172.547234
LBP 89917.960392
LKR 294.905532
LRD 193.790121
LSL 17.542363
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 4.788527
MAD 9.821534
MDL 17.617118
MGA 4599.134987
MKD 56.107444
MMK 3247.960992
MNT 3397.999955
MOP 8.029684
MRU 39.752333
MUR 46.489823
MVR 15.350135
MWK 1741.133622
MXN 19.280115
MYR 4.221499
MZN 63.900677
NAD 17.542363
NGN 1637.679836
NIO 36.949693
NOK 10.665115
NPR 134.810835
NZD 1.623387
OMR 0.38503
PAB 1.004143
PEN 3.740496
PGK 3.999089
PHP 56.642501
PKR 278.6402
PLN 3.930265
PYG 7826.997496
QAR 3.661097
RON 4.53702
RSD 106.550421
RUB 95.671982
RWF 1360.437059
SAR 3.756281
SBD 8.278713
SCR 15.009968
SDG 601.495399
SEK 10.346735
SGD 1.303602
SHP 0.761559
SLE 22.847303
SLL 20969.494858
SOS 573.82199
SRD 31.217817
STD 20697.981008
SVC 8.785796
SYP 2512.529936
SZL 17.53517
THB 33.362495
TJS 10.69374
TMT 3.51
TND 3.071614
TOP 2.3421
TRY 34.253745
TTD 6.809925
TWD 32.285984
TZS 2736.171181
UAH 41.33913
UGX 3682.221716
UYU 41.994081
UZS 12793.0799
VEF 3622552.534434
VES 36.989445
VND 24770
VUV 118.722009
WST 2.797463
XAF 597.274755
XAG 0.031071
XAU 0.000377
XCD 2.70255
XDR 0.746733
XOF 597.274755
XPF 108.59094
YER 250.296037
ZAR 17.48125
ZMK 9001.202165
ZMW 26.432962
ZWL 321.999592
  • AEX

    1.4600

    911.81

    +0.16%

  • BEL20

    5.5700

    4290.9

    +0.13%

  • PX1

    63.5600

    7541.36

    +0.85%

  • ISEQ

    99.8300

    9607.72

    +1.05%

  • OSEBX

    13.3600

    1449.45

    +0.93%

  • PSI20

    1.9900

    6647.27

    +0.03%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    -78.5100

    2564.85

    -2.97%

  • N150

    48.2100

    3350.4

    +1.46%

Un an après, proches et amis d'un journaliste camerounais supplicié toujours dans l'ignorance
Un an après, proches et amis d'un journaliste camerounais supplicié toujours dans l'ignorance / Photo: © AFP/Archives

Un an après, proches et amis d'un journaliste camerounais supplicié toujours dans l'ignorance

La cire fondue des bougies entourant la chapelle ardente à la radio Amplitude FM s'épaissit inexorablement un an après que Martinez Zogo, journaliste pourfendeur des puissants au Cameroun, a été supplicié par un commando des services de renseignement.

Taille du texte:

Sous la photo du présentateur hirsute de l'émission-phare Embouteillage --l'index malicieusement posé sur la bouche comme pour avertir ceux qui parlent trop--, fleurs, bougies et souvenirs s'entassent depuis la découverte de son corps atrocement mutilé le 22 janvier 2023.

"Avant, j’avais le courage de dénoncer. Désormais, je réfléchis avant d'écrire", souffle Marie-Noël Djamen, journaliste à Amplitude FM, qui dit avoir failli démissionner après le drame.

-"éminent"-

"La liberté d’expression continue d’être restreinte et les journalistes indépendants courent des risques (...) Trois d’entre eux, dont un éminent journaliste d’investigation (Martinez Zogo), ont été tués en 2023", note Human Rights Watch (HRW).

Le régime du président Paul Biya, 90 ans et au pouvoir depuis plus de 41 ans, continue de réprimer sévèrement toute opposition, accusent régulièrement les ONG internationales.

"Cette chapelle ardente nous rappelle tous les jours que le deuil n'a pas encore été fait", souffle Elise Domche Woudje, directrice générale de la radio, tout de noir vêtue comme le reste du personnel en ce mercredi 17 janvier, date anniversaire de l'enlèvement de leur collègue.

L'immense tristesse qui l'avait envahi un an plus tôt suinte encore de tous les murs de cet immeuble inachevé abritant la radio au ton impertinent comme celui de son défunt présentateur vedette.

-sévices-

"La blessure est toujours très vive. On cherche encore à comprendre ce qui a pu motiver des hommes à infliger de tels sévices", lâche Yannick Yamedjeu, journaliste à Amplitude FM.

D'autant que l'enquête piétine. Ou alors la justice veut le faire croire, commentent les plus pessimistes pour qui la lumière ne sera jamais complètement faite au-delà des exécutants.

Même la dépouille de Martinez Zogo n'a pas été rendue aux siens un an après, à la morgue dans l'éventualité de nouvelles autopsies, selon Mme Woudje. Ou pour cacher quelque chose, avancent d'autres.

Enlevé à 50 ans le 17 janvier 2023 dans Yaoundé, il a été retrouvé nu et sans vie cinq jours plus tard à Ebogo, à une vingtaine de kilomètres.

L'assassinat a provoqué un immense choc au Cameroun, contraignant le pouvoir à accepter de faire mettre sous les verrous des personnalités auparavant intouchables.

-Sulfureux homme d'affaires-

Seize personnes sont en détention, dont les membres d'un commando des puissants services du renseignement, la DGRE, qui ont avoué, selon la justice, avoir enlevé et torturé le journaliste. Mais nient l'avoir tué...

Il y a le lieutenant-colonel Justin Danwé, qui reconnait avoir dirigé l'équipe, et son chef Léopold Maxime Eko Eko, directeur général de la DGRE, qui nie toute implication.

Mais aussi un sulfureux, richissime et puissant homme d'affaires proche du pouvoir, Jean-Pierre Amougou Belinga, cible d'innombrables plaintes et qui pérorait régulièrement sur ses chaînes de télé et de radio qu'il était intouchable.

Mais aucun parmi certains ministres proches de M. Biya, pourtant abondamment mis en cause par des médias camerounais.

-juges militaires-

L’enquête a connu plusieurs rebondissements et une valse de juges et procureurs. Militaires puisque l'enquête est menée par des militaires et sera jugée dans un tribunal de l'armée.

Cette valse des magistrats "ne doit pas devenir le moyen pour le gouvernement pour ne pas prendre ses responsabilités", s'est ému le 16 janvier le Syndicat national des journalistes du Cameroun (Snjc).

Le lieutenant-colonel Danwé, le commissaire divisionnaire Eko Eko et Amougou Belinga demeurent inculpés de complicité de torture, même après une mystérieuse vrai-fausse ordonnance de remise en liberté des deux derniers supposée émise par un juge d'instruction, ce qui lui a valu sa place, et interceptée au dernier moment.

Dans un bistrot attenant à Amplitude FM, le souvenir de Martinez Zogo est vivace. Le jour de l'enlèvement, "il a pris un soda qu’il n’a pas terminé car il a reçu un coup de fil. Il m’a juste fait un signe de la main et est parti", se souvient un client qui préfère garder l’anonymat.

-Colère-

"Un an plus tard, on ne sait rien de l'enquête et ça va dans tous les sens", résume à l'AFP Charly Tchouemou, rédacteur en chef d'Amplitude FM.

Lundi, le personnel de la radio ne travaillera pas, en signe de deuil. Mais la colère persiste. "Les espoirs s'amenuisent, l'enquête piétine. Pourquoi ? Alors que la police a tous les moyens de découvrir la vérité", s'énerve Yannick Yamedjeu.

Les ennemis de Martinez Zogo étaient sans doute légion. Son ton corrosif et ses accusations publiques véhémentes, parfois pas étayées, n'épargnaient personne au sommet du pouvoir, sauf M. Biya et sa famille, une ligne rouge dans les médias.

Ses cibles favorites avant son décès: Jean-Pierre Amougou Belinga et un ministre accusé par le journaliste d'avoir favorisé ses affaires.

C.Rojas--TFWP