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Quelques mois avant son entrée en fanfare aux Jeux de Paris, le breaking, art de la danse issu de la culture hip hop, met en lumière ses meilleurs représentants à l'occasion du Red Bull BC One samedi au stade Roland-Garros.
Longtemps considéré comme les Championnats du monde de la discipline, cet événement organisé par la société de boissons énergétiques accueille chaque année depuis 2004 les seize meilleurs Bboys et Bgirls (nom donné aux pratiquants du breaking) du monde.
"Quand on voit la liste des noms de celles et ceux qui ont gagné le BC One, on n'a qu'une envie c'est d'en faire partie. Mais cela demande énormément de travail", explique à l'AFP Bboy Dany, 35 ans, seul Français qualifié à ce stade pour les JO.
Invité par l'organisation, comme la Stéphanoise Bgirl Sissy, 16 ans et 3e des Mondiaux en Belgique le mois dernier, le Guyanais fait partie des favoris de la victoire finale grâce à son style original et énergique.
- "Battle" -
Dans l'enceinte du stade de Roland-Garros samedi à partir de 18 heures, les danseurs s'affronteront en duel à élimination directe jusqu'aux finales hommes et femmes aux alentours de 21 heures, à la manière d'un tournoi du Grand Chelem accéléré.
"Tout le monde est fort au BC One. Il n'y a que des grosses têtes qui enchaînent les performances explosives", résume le juge de breaking Bboy Junior, danseur professionnel depuis 20 ans et vainqueur en 2007 du concours Incroyable Talent diffusé sur M6 grâce au breaking.
Lors d'une compétition, les battles (nom donnés aux duels) se déroulent sur un cypher (scène circulaire), autour duquel danseurs et public se positionnent pour encourager. Le battle fonctionne sur un format question-réponse avec deux ou trois passages par concurrents.
Lors des passages, Bboy et Bgirl lancent des figures acrobatiques, rythmées par les sons d'un DJ. Le tout est accompagné par la voix d'un MC (un maître de cérémonie) présent à côté de la scène pour chauffer le public. A la fin du battle, des jurés - ils sont cinq au BC One - désignent le vainqueur en votant à main levée.
- Pas à LA -
Ce savant mélange de show endiablé et de compétition de haut niveau avait réussi à séduire le CIO au moment de l'organisation des Jeux de Paris. La discipline y a été acceptée comme sport additionnel pour la première fois de sa jeune histoire.
"Cela a été une bonne chose car notre culture a pris de l'importance. C'est quand même honorant de se dire qu'on est aux Jeux", estime Bboy Junior. Et en quelques années, le breaking s'est considérablement structuré en France et dans le monde pour rentrer dans le moule olympique.
Intégré à la Fédération internationale de danse en 2019, la discipline possède désormais ses propres Mondiaux et ses étapes de Coupe du Monde - appelées Breaking for Gold.
Mais les événements privés comme le BC One ou le Battle Of The Year font encore figurent de graal pour les passionnés. "Il ne faut pas perdre l'essence de ce qui nous a faits. Il y a des codes, des événements, des pairs à respecter dans notre milieu", dit Junior.
D'autant plus car, à l'instar du karaté, intégré aux Jeux de Tokyo en 2021 mais écarté pour les suivants, le breaking n'aura pas de visibilité olympique au-delà de l'été prochain, car il n'a pas été retenu par le comité d'organisation des Jeux de Los Angeles en 2028.
D.Johnson--TFWP