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Elon Musk, l'excentrique et controversé patron de Tesla et SpaceX, tient une conférence vendredi après-midi devant 3.600 fans de "tech" à Paris, après avoir rencontré à la mi-journée Emmanuel Macron pour parler d'intelligence artificielle et de voitures électriques.
Le propriétaire de Twitter, aussi décrié que courtisé, doit être interrogé dans le cadre de VivaTech par Maurice Lévy, président du conseil de surveillance de Publicis et fondateur du plus grand événement européen consacré aux nouvelles technologies.
Interrogé par l'AFP, M. Lévy a affirmé qu'il comptait notamment questionner Elon Musk sur "ses investissements en France" et sur la liberté d'expression sur son réseau social.
"Je ne vais pas le brutaliser, je ne suis pas un journaliste", a-t-il souri, ajoutant que plusieurs dirigeants, comme Antoine Arnault, fils de Bernard Arnault et administrateur de LVMH, ou la patronne d'Orange Christel Heydemann, allaient également intervenir sur scène.
Elon Musk est notamment attendu sur une éventuelle annonce concernant l'installation d'une usine Tesla en France, alors que le milliardaire avait promis en mai, à l'occasion du salon "Choose France", que le constructeur de voitures électriques ferait "des investissements significatifs" dans le pays.
Rien n'est venu depuis et la France se retrouve toujours en concurrence avec l'Espagne, près de quatre ans après que la ville de Berlin a été choisie pour la première usine Tesla en Europe.
Le milliardaire pourrait aussi évoquer sa vision de l'intelligence artificielle, lui qui, bien que cofondateur d'OpenAI (créateur de chatGPT) qu'il a quitté depuis, a réclamé une suspension de la recherche dans ce domaine, qu'il considère comme une menace pour l'humanité. Il a pourtant fondé ensuite sa propre société d'IA.
Avant ce show à l'américaine, pour lequel les organisateurs ont fait monter la pression depuis plusieurs jours, une longue file d'attente s'est formée à l'entrée du dôme de Paris, éclipsant l'autre actualité du jour au salon, à savoir la venue de venue de la Première ministre Elisabeth Borne, accompagnée de quatre ministres, pour promouvoir l’égalité entre femmes et hommes dans le numérique.
A la mi-journée, Elon Musk s'est entretenu avec le président français Emmanuel Macron à l’Élysée, d'où il est ressorti sans faire de déclarations, a constaté un journaliste de l'AFP.
Mercredi, lorsqu'il a inauguré VivaTech, le chef de l’État avait donné une première idée du menu de leurs discussions: intelligence artificielle, réseaux sociaux, régulation.
"Je vais lui parler aussi d’automobiles, de batteries, de ce secteur, pour vanter l'attractivité française et européenne", avait souligné M. Macron, qui a déjà rencontré l'homme d'affaires américain à deux reprises ces derniers mois.
Également à l'agenda d'Elon Musk à Paris: un déjeuner avec le patron de LVMH, Bernard Arnault, avec qui il partage la tête du classement annuel des plus fortunes mondiales du magazine Forbes.
- Positions politiques extrêmes -
Avant sa visite en France, M. Musk s'est rendu jeudi à Rome pour rencontrer la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni. Ils ont évoqué quelques "sujets cruciaux" comme les "risques de l'IA" et la "natalité", a-t-elle tweeté.
Le patron américain, aux positions politiques extrêmes, est devenue la coqueluche des conservateurs outre-Atlantique pour son combat contre la censure et pour avoir rétabli le compte de l'ex-président Donald Trump.
En revanche, en Europe, Elon Musk est menacé pour son refus de juguler davantage la désinformation et la haine sur Twitter.
Il est vrai qu'en le rachetant fin 2022, il avait tweeté: "L'oiseau est libre" puis aussitôt licencié la moité des salariés, dont une bonne partie des modérateurs.
Fin 2022, le commissaire européen Thierry Breton l'a sommé, sous peine d'une amende de 6% de son chiffre d'affaires, de contrôler davantage les contenus, au nom du DSA (Digital Services Act) sur la régulation des grandes plateformes, qui s'appliquera cet été.
Fin mai, Elon Musk a encore crispé davantage les Européens en sortant Twitter du code des bonnes pratiques de l'Union européenne contre la désinformation, ce qui a poussé le ministre français au Numérique Jean-Noël Barrot à menacer de "bannir" Twitter. Une rencontre d'une demi-heure est prévue entre les deux vendredi en fin d'après-midi.
M.Delgado--TFWP