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Après une absence très remarquée lundi, le prince Harry est attendu mardi devant un tribunal de Londres pour témoigner contre un tabloïd accusé de piratage de messageries téléphoniques, la première apparition d'un membre de la famille royale à la barre en plus d'un siècle.
Exilé en Californie avec son épouse Meghan, le fils cadet du roi Charles III, en délicatesse avec le reste de la famille royale britannique, a engagé une série de procédures judiciaires contre des journaux britanniques.
Sa présence prévue mardi à la Haute Cour de Londres pour le procès intenté à la société éditrice du Daily Mirror donne un poids médiatique considérable à son combat lancé contre la presse à scandales. Il juge cette dernière responsable de la mort de sa mère Diana, pourchassée par des paparazzi à Paris en 1997 et l'accuse aussi de harcèlement envers Meghan.
Le faux départ de son témoignage a cependant assombri sa démarche. Convoqué dès lundi au cas où son tour à la barre viendrait, le duc de Sussex ne s'est pas présenté au motif que le deuxième anniversaire de sa fille Lilibet dimanche ne lui avait pas permis de prendre l'avion à temps depuis Los Angeles.
Le juge Timothy Fancourt n'a pas caché son agacement, se disant "un peu surpris", ce qui laisse présager des échanges tendus avec Harry quand il se présentera enfin. Et l'affaire place le prince de nouveau dans la position de l'accusé de la part de ses nombreux détracteurs au Royaume-Uni, où il est souvent décrit en enfant gâté.
- "Quelques preuves" -
Dans le procès en cours, qui s'est ouvert le mois dernier devant la Haute Cour de Londres, Harry accuse l'éditeur du Daily Mirror d'avoir eu recours à des procédés illicites pour recueillir des informations, y compris en piratant des messageries téléphoniques, entre 1996 et 2010.
Ce sera alors la première apparition d'un membre de la famille royale à la barre depuis celle du futur Edouard VII en 1890 pour un procès en diffamation.
Trente-trois articles litigieux ont été retenus par le juge dans la procédure sur 147 visés par Harry.
Exposant les griefs du prince, son avocat a affirmé que le groupe de presse a recouru aux services d'"au moins 30 détectives privés".
Le groupe Mirror Group Newspapers (MGN) - qui outre le quotidien Daily Mirror publie ses éditions dominicale et people - a reconnu au début du procès dans ses conclusions écrites "quelques preuves" de collecte illégale d'informations.
MGN a présenté des excuses "sans réserves" et promis que cette situation ne se reproduirait "jamais". L'avocat de l'éditeur, Andrew Green, a en revanche rejeté les accusations d'interception de messages vocaux et balayé certaines accusations, mettant en avant l'ancienneté des faits.
- Paparazzi à New York -
La dernière apparition du prince Harry au Royaume-Uni remonte à son voyage éclair pour le couronnement de son père le 6 mai. Il est resté à distance de son père et son frère, l'héritier de la couronne William, qu'il a étrillés dans ses mémoires parus en janvier.
Charles III se trouve cette fois en visite privée en Roumanie et donc une réconciliation semble de nouveau peu probable.
Fin mars, Harry avait créé la surprise en se présentant à la Haute Cour - mais dans le public - à l'occasion d'une audience préliminaire contre ANL, l'éditeur du Daily Mail, accusé des mêmes méthodes par une série de personnalités parmi lesquelles le chanteur Elton John.
Il y a deux semaines, le prince Harry a perdu le procès qu'il avait engagé pour bénéficier d'une protection policière lorsqu'il se rend au Royaume-Uni.
Signe de l'intensité de la tension entre Harry et la presse, le porte-parole de Harry et Meghan a affirmé le mois dernier que le couple avait été "pris en chasse" à New York par "des paparazzi très agressifs". Un épisode qui a ravivé le souvenir de la mort de Diana.
N.Patterson--TFWP