The Fort Worth Press - Dans un parc naturel du Tchad, le vif conflit homme-faune pour les agriculteurs

USD -
AED 3.672984
AFN 67.516915
ALL 94.294759
AMD 389.764479
ANG 1.803631
AOA 910.982006
ARS 1003.740396
AUD 1.538805
AWG 1.80125
AZN 1.698124
BAM 1.878951
BBD 2.020559
BDT 119.587668
BGN 1.878099
BHD 0.376848
BIF 2956.166687
BMD 1
BND 1.348865
BOB 6.915269
BRL 5.822401
BSD 1.000769
BTN 84.471911
BWP 13.672019
BYN 3.275129
BYR 19600
BZD 2.017245
CAD 1.398395
CDF 2869.999936
CHF 0.894395
CLF 0.035443
CLP 977.980214
CNY 7.247097
CNH 7.259599
COP 4407.12
CRC 509.751177
CUC 1
CUP 26.5
CVE 105.931349
CZK 24.367983
DJF 178.213732
DKK 7.162895
DOP 60.313191
DZD 134.005934
EGP 49.673298
ERN 15
ETB 122.514207
EUR 0.960375
FJD 2.27695
FKP 0.789317
GBP 0.79839
GEL 2.724992
GGP 0.789317
GHS 15.811545
GIP 0.789317
GMD 71.000159
GNF 8626.106003
GTQ 7.725046
GYD 209.369911
HKD 7.784325
HNL 25.289653
HRK 7.133259
HTG 131.367086
HUF 395.283958
IDR 15911.45
ILS 3.70124
IMP 0.789317
INR 84.46035
IQD 1310.980882
IRR 42105.000291
ISK 139.759825
JEP 0.789317
JMD 159.42934
JOD 0.709101
JPY 154.729011
KES 129.496378
KGS 86.498872
KHR 4029.263559
KMF 469.649959
KPW 899.999621
KRW 1406.609881
KWD 0.30786
KYD 0.834002
KZT 499.690168
LAK 21982.466675
LBP 89617.969324
LKR 291.267173
LRD 180.634748
LSL 18.058891
LTL 2.95274
LVL 0.60489
LYD 4.88707
MAD 10.067441
MDL 18.253698
MGA 4671.070013
MKD 59.185627
MMK 3247.960992
MNT 3397.999946
MOP 8.023845
MRU 39.819005
MUR 46.849888
MVR 15.449759
MWK 1735.366879
MXN 20.502511
MYR 4.4675
MZN 63.900338
NAD 18.058891
NGN 1693.990501
NIO 36.823902
NOK 11.111725
NPR 135.155518
NZD 1.714692
OMR 0.384962
PAB 1.000793
PEN 3.794793
PGK 4.029167
PHP 58.932504
PKR 277.906715
PLN 4.165551
PYG 7812.469978
QAR 3.649691
RON 4.7802
RSD 112.396975
RUB 103.012141
RWF 1366.145155
SAR 3.754322
SBD 8.36952
SCR 15.036446
SDG 601.497068
SEK 11.06804
SGD 1.34811
SHP 0.789317
SLE 22.585024
SLL 20969.504736
SOS 571.922661
SRD 35.494035
STD 20697.981008
SVC 8.756761
SYP 2512.529858
SZL 18.052647
THB 34.548007
TJS 10.658046
TMT 3.51
TND 3.179364
TOP 2.342101
TRY 34.54235
TTD 6.797003
TWD 32.567498
TZS 2657.359005
UAH 41.401274
UGX 3697.761553
UYU 42.558915
UZS 12838.76608
VES 46.262663
VND 25430
VUV 118.722009
WST 2.791591
XAF 630.19767
XAG 0.032052
XAU 0.000371
XCD 2.70255
XDR 0.761283
XOF 630.17648
XPF 114.576678
YER 249.896896
ZAR 18.09604
ZMK 9001.186806
ZMW 27.645705
ZWL 321.999592
  • AEX

    14.2000

    880.31

    +1.64%

  • BEL20

    63.2200

    4222.23

    +1.52%

  • PX1

    35.3500

    7249.01

    +0.49%

  • ISEQ

    9.6000

    9606.01

    +0.1%

  • OSEBX

    3.8100

    1468.66

    +0.26%

  • PSI20

    45.1600

    6405.46

    +0.71%

  • ENTEC

    -5.8300

    1416.23

    -0.41%

  • BIOTK

    42.8900

    2902.44

    +1.5%

  • N150

    22.2400

    3292.94

    +0.68%

Dans un parc naturel du Tchad, le vif conflit homme-faune pour les agriculteurs
Dans un parc naturel du Tchad, le vif conflit homme-faune pour les agriculteurs / Photo: © AFP

Dans un parc naturel du Tchad, le vif conflit homme-faune pour les agriculteurs

Entre les troncs orangés des acacias de la savane, un troupeau d'une vingtaine d'éléphants, la peau brunie par la pluie battante, progresse paisiblement dans le parc national de Zah Soo, une zone protégée pour lutter contre le braconnage et la pression pastorale dans le sud-ouest du Tchad.

Taille du texte:

"Il y a autant de juvéniles que d'adultes", se réjouit Belfort Assia Blanga, chef de section de la Garde forestière et faunique (GFF), mains sur sa kalachnikov en bandoulière: "la reproduction montre qu'ils se sentent désormais en sécurité".

Ces mots sonnent comme une victoire après le massacre de 113 de ces pachydermes entre 2013 et 2019. Le parc, au coeur de la région du Mayo-Kebbi Ouest, accueille désormais la troisième population du pays avec 125 éléphants.

Toute présence humaine y est proscrite hormis celle, discrète, des gardes de ce parc de 815 km2 né d'un partenariat de 15 ans entre le gouvernement et l'ONG française de sauvegarde de la biodiversité Noé. Soutenu par l'Agence française de développement (AFD) avec 8 millions d'euros jusqu'en 2026, et par l'Union européenne avec plus de 300.000 euros.

Depuis le déploiement de la GFF, aucun éléphant n'a été braconné malgré son manque de moyens, "de munitions" et des "armes usées", selon M. Assia Blanga.

Pour autant, d'autres espèces restent illégalement chassées.

"Les villageois et les agropasteurs ciblent principalement les hippotragues noirs", une espèce d'antilope, déplore Lambert Worgue Yemye, directeur-adjoint du complexe d'aires protégées de Binder-Léré.

- pastoralisme -

Au-delà du braconnage, les gardes bataillent aussi contre le pastoralisme dans le parc. L'élevage de bœufs est l'activité économique principale dans le Mayo-Kebbi Ouest.

Et la transhumance de grands et petits ruminants, en provenance du Cameroun, du Niger et du Nigeria voisins, a un impact dévastateur sur la biodiversité à Zah Soo, selon Noé.

"Le bétail broute tout ce qu'il peut trouver sans soulever la tête", précise Lambert Worgue Yemye. "Lors de leur passage, ils détruisent également la flore en la piétinant".

Depuis l'année dernière, le parc expérimente la mise en fourrière administrative des troupeaux en divagation.

Ils sont restitués aux éleveurs après une amende. Plus de 2.600 têtes ont ainsi été conduites dans les huit fourrières installées dans les préfectures limitrophes du parc.

Sensibilisation et répression ont permis de réduire leur présence, passant de 23.500 animaux en septembre 2022 à 9.005 un an plus tard, selon Noé.

Mais elles ont soulevé le mécontentement des éleveurs.

"Lors de la consultation avant la création du parc, on nous a présenté ses avantages, mais pas les inconvénients", accuse Saidou Alyoum, 36 ans, représentant des éleveurs du Mayo-Binder. "Le parc de Zah Soo déborde des frontières de la réserve de Binder-Léré en vigueur depuis 50 ans. Nous recommandons à Noé et à l'Etat de réduire le parc".

En l'absence de compromis, les éleveurs menacent d'aller s'installer au Cameroun.

Aucune réduction du parc n'est envisageable, rétorque Noé. "Nous avions fait une consultation publique avant sa création et la majorité des signataires avait validé sa délimitation", se défend Lambert Worgue Yemye.

- compensation -

"Certains chefs de village qui ont signé les documents reviennent ensuite sur leur décision", dénonce sous couvert d'anonymat une autorité locale qui accuse: "Ils poussent la population à critiquer le parc, car certains font payer des taxes aux éleveurs transhumants étrangers pour traverser le territoire".

"La perte de pâturage pour les éleveurs a également accentué les conflits entre éleveurs et cultivateurs", complète Mamadou Houssein, 60 ans, chef du quartier Tchofol II, à Binder.

Les combats entre communautés de cultivateurs sédentaires et d’éleveurs nomades, qui font divaguer et paître leurs troupeaux sur leurs terres, font régulièrement des morts, y compris femmes et enfants, dans les quatre pays de cette région sahélienne.

Selon M. Houssein, les troupeaux d'éléphants, protégés, ravagent aussi ses récoltes. "C'est au gouvernement de nous dédommager, mais il ne fait rien", accuse-t-il.

"Nous aimerions que l'indemnisation passe directement par Noé, nous avons davantage confiance en eux qu'en l'Etat tchadien pour régler ce problème", réclame le fermier.

Noé annonce qu'en compensation des pâturages perdus, elle fournira du fourrage et prévoit de creuser quatre premières mares pour le bétail.

L'ONG mène également des actions pour l'amélioration des conditions de vie des villageois autour du parc, comme la réhabilitation d'un château d'eau à Binder ou la réfection de routes.

Elle mise aussi sur le développement de filières durables génératrices de revenus avec de premiers projets en apiculture ou dans l'extraction d'huile de savonnier. Mais le pari de Noé de développer à terme l'attractivité touristique du Mayo-Kebbi Ouest, grâce à Zah Soo, est encore incertain dans cette région en proie à l'insécurité.

G.George--TFWP