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Un rein de porc génétiquement modifié a été transplanté aux Etats-Unis pour la deuxième fois sur une personne vivante, qui a reçu dans le même temps une pompe cardiaque, une procédure combinée inédite représentant une nouvelle étape pour un domaine qui avance à grande vitesse.
Les xénogreffes - greffes d'organes d'animaux sur des humains - représentent une potentielle solution à la pénurie chronique de dons d'organes, et donc un espoir pour les dizaines de milliers de personnes sur liste d'attente.
L'annonce a été faite mercredi par l'hôpital NYU Langone de New York.
"Nous avons combiné deux merveilles de la médecine moderne d'une nouvelle façon", a déclaré lors d'une conférence de presse le Dr. Robert Montgomery, qui a conduit la greffe de rein. Il s'agit selon lui d'une "nouvelle étape importante dans notre parcours pour faire en sorte que des organes vitaux soient disponibles pour tous ceux en ayant besoin".
La patiente, âgée de 54 ans, souffrait d'insuffisance cardiaque et rénale. Lisa Pisano ne pouvait recevoir de pompe cardiaque car la mortalité est alors très élevée pour les personnes sous dialyse. Mais elle présentait aussi des niveaux d'anticorps impliquant qu'elle aurait attendu des années avant d'avoir l'opportunité de recevoir un rein humain.
Or à cause de son coeur, il ne lui restait que quelques semaines à vivre, selon les médecins.
"J'avais tout essayé (...) donc quand cette opportunité s'est présentée, j'ai dit que j'allais en tirer profit", a déclaré Lisa Pisano, originaire du New Jersey.
"J'ai dit, au pire, si cela ne marche pas, cela pourrait marcher pour la prochaine personne", a-t-elle déclaré depuis son lit d'hôpital, en remerciant chaudement sa famille, les médecins et infirmières.
L'opération ayant implanté la pompe cardiaque (ou dispositif d'assistance ventriculaire) a eu lieu le 4 avril, et la greffe de rein le 12 avril.
Près de deux semaines plus tard, "aucun signe de rejet" n'a pour le moment été constaté, s'est félicité le Dr. Montgomery.
Les xénogreffes représentent un défi car le système immunitaire du receveur a tendance à attaquer l'organe étranger.
Le porc a subi une unique modification génétique, a-t-il détaillé, afin d'amoindrir ce risque.
Pour la première fois, le thymus du porc, organe jouant un rôle important dans le système immunitaire, a également été greffé.
Le Massachusetts General Hospital, à Boston, avait annoncé en mars avoir réalisé une première greffe de rein de porc génétiquement modifié sur un patient vivant.
Auparavant, de telles greffes avaient déjà été réalisées sur des personnes en état de mort cérébrale.
Des patients vivants ont également déjà reçu une greffe de coeur d'un porc génétiquement modifié, mais sont ensuite décédés.
Ces opérations dites "compassionnelles" préfigurent de futurs essais cliniques plus larges. "Nous nous dirigeons clairement très rapidement vers des essais cliniques, sûrement même plus vite que nous le pensions", a estimé le Dr. Montgomery.
K.Ibarra--TFWP