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La Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) a entamé de nouveaux recours auprès du gouvernement français et de la Commission européenne pour obtenir la suspension de la pêche au large de côtes françaises au vu de l'augmentation inédite des échouages de dauphins, a-t-on appris mardi.
"Pour l'hiver 2022/2023, le suivi des signalements des échouages de petits cétacés en Atlantique montre une augmentation sans précédent de la mortalité", avec 377 échouages déjà recensés cette saison, justifie la LPO, qui demande l'arrêt de la pêche dans le Golfe de Gascogne, au large du sud-ouest de la France.
C'est à partir de ce recensement, réalisé depuis 1970 par l'observatoire Pelagis, que les experts évaluent la véritable surmortalité en mer des cétacés. Seuls 20% s'échouent sur les plages et la majorité des cadavres portent des traces d'engins de pêche, selon Pelagis.
"On comptabilise environ 180.000 dauphins dans le Golfe de Gascogne et on en tue 10.000 par an", explique Cédric Marteau, de la LPO: "ça représente un impact énorme sur la reproduction et on constate déjà le rajeunissement de la population, ce qui n'est pas bon en termes de dynamique de population".
Pour sensibiliser l'opinion, la LPO organise mercredi une exposition à Paris de 400 photos en taille réelle illustrant cette "odieuse hécatombe (...)encore plus précoce et plus intense cette année".
Le gouvernement français a réactualisé en janvier son plan de lutte, principalement fondé sur l'installation de détecteurs ou de répulsifs acoustiques sur les chalutiers.
Au regard des chiffres en hausse, "on est bien obligé de constater que ça ne fonctionne pas", déplore Cédric Marteau, de la LPO.
Avec 25 autres associations, elle avait déjà porté plainte en 2019 contre la France au niveau européen.
La LPO s'appuie sur le nouvel avis, publié le 9 février, du Conseil international pour l'exploration de la mer (Ciem), qui réitère sa recommandation d'une interruption quelques semaines de la pêche dans le Golfe de Gascogne.
La mesure est fermement combattue par les pêcheurs industriels.
"Le problème concerne essentiellement la pêcherie française, donc la France peut très bien agir seule", plaide Cédric Marteau.
T.M.Dan--TFWP