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La garde à vue du grand-père du petit Emile Soleil, entendu pour "homicide volontaire" et "recel de cadavre" dans l'enquête sur la disparition du garçonnet en juillet 2023 alors qu'il était en vacances dans la maison de campagne familiale a été prolongée pour 24 heures, a indiqué dans la nuit de mardi à mercredi son avocate.
Les grand-parents, un oncle et une tante de l'enfant avaient été interpellés tôt mardi par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Marseille, marquant une brusque accélération sur une piste familiale dans l'enquête qui n'avait enregistré aucune annonce significative depuis la découverte il y a tout juste un an d'ossements du petit garçon de deux ans et demi.
La garde à vue de Philippe Vedovini, initialement d'une durée de 24 heures, a été prolongée, a déclaré à la presse son avocate Me Isabelle Colombani, devant la gendarmerie à Marseille, vers minuit, au sortir d'une troisième audition de son client, interpellé avec son épouse et deux de leurs enfants majeurs tôt mardi matin à leur domicile de la Bouilladisse (Bouches-du-Rhône).
Son épouse, Anne, "continuera à se soumettre" aux questions des enquêteurs, avait déclaré peu avant l'avocat de la grand-mère, Julien Pinelli, laissant entendre que la garde à vue de sa cliente avait également été prolongée.
"Philippe Vedovini et son épouse, grands-parents d'Emile Soleil, ainsi que deux de leurs enfants majeurs, ont été placés en garde à vue des chefs d'homicide volontaire et recel de cadavre par les enquêteurs de la section de recherches de la gendarmerie de Marseille", avait annoncé tôt mardi le procureur de la République d'Aix-en-Provence, Jean-Luc Blachon.
Une éventuelle prolongation des gardes à vue de l'oncle et de la tante d'Emile, également interpellés et interrogés dans une autre lieu, n'était pas immédiatement connue.
Les auditions "se passent bien" et sans "confrontation", avait-elle indiqué plus tôt dans la soirée, soulignant que "la garde à vue n'est pas une décision de culpabilité".
Selon une source proche du dossier, les enquêteurs ont également procédé dans la journée à "une dizaine d'auditions de témoins".
- Remorque à cheval -
Les quatre interpellations ont eu lieu peu avant 7 heures mardi à La Bouilladisse, commune de 6.000 habitants entre Aix-en-Provence et Aubagne, dans les Bouches-du-Rhône, où le couple Vedovini réside avec plusieurs de ses enfants.
Une perquisition s'est déroulée dans la matinée à leur domicile, un cossu mas provençal. Des enquêteurs ont saisi pour expertise un véhicule SUV et une remorque à cheval.
Emile a disparu le 8 juillet 2023, alors qu'il venait d'arriver chez ses grands-parents dans leur résidence secondaire du hameau du Haut-Vernet, perché à 1.200 mètres d'altitude dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Les parents du garçonnet n'étaient pas sur place au moment de la disparition, mais plusieurs autres membres de la famille étaient présents.
Pendant neuf mois, l'enquête n'avait rien donné de concret, jusqu'à la découverte, fin mars 2024 par une promeneuse, du crâne et de dents de l'enfant, à environ 1,7 km du hameau, à 25 minutes de marche pour un adulte.
Des vêtements et un petit bout d'os avaient également été retrouvés par la suite dans la même zone.
- Sang sur une jardinière -
Le 13 mars, la présence des enquêteurs dans le hameau du Haut-Vernet avait relancé les spéculations. Les gendarmes avaient saisi devant l'église paroissiale une grande jardinière, dans laquelle des traces de sang ont été retrouvées, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP.
"Ces placements en garde à vue s'inscrivent dans une phase de vérifications et de confrontations des éléments et informations recueillis lors des investigations réalisées ces derniers mois", a souligné le procureur d'Aix-en-Provence.
Le grand-père d'Emile est kinésithérapeute-ostéopathe à La Bouilladisse, berceau de cette famille catholique traditionaliste. Avec sa femme, ils ont eu dix enfants, tous scolarisés à la maison, dont la mère d'Emile, Marie, est l'aînée.
Philippe Vedovini avait été placé il y a plusieurs années sous le statut de témoin assisté dans une enquête sur des soupçons de violences et d'agressions sexuelles au début des années 90 dans la communauté religieuse de la Sainte-Croix de Riaumont à Liévin (Pas-de-Calais), où il était chef scout.
Quelques heures seulement après la cérémonie, les grands-parents d'Emile avaient publié un communiqué, clamant que "le temps du silence doit laisser place à la vérité". "Nous avons besoin de comprendre, besoin de savoir", écrivaient-ils.
M.McCoy--TFWP