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La Cour interaméricaine des droits de l'homme a condamné jeudi le Nicaragua pour avoir permis la réélection de Daniel Ortega à la présidentielle de 2011 alors que la Constitution l'interdisait.
Daniel Ortega avait remporté ces élections avec 62% des voix contre 31% pour l'opposant Fabio Gadea Mantilla.
La Cour, basée au Costa Rica, "a déclaré la responsabilité internationale de l'Etat du Nicaragua pour la violation des droits politiques, des garanties" et "des protections judiciaires" de Fabio Gadea Mantilla lors des élections de 2011, a déclaré sa présidente, Nancy Hernandez.
Daniel Ortega avait déjà exercé deux mandats (1985-1990 et 2007-2012). La Constitution ne lui permettait pas de se représenter consécutivement, mais la Cour suprême, au sein de laquelle la majorité des juges était favorable au gouvernement, avait estimé en 2009 que l'interdiction n'était pas valable dans son cas.
Les institutions de l'Etat "ont tenté de donner une apparence de légalité à la décision qui autorisait la réélection" de M. Ortega et "le manque d'intégrité du processus électoral a favorisé (sa) réélection", a détaillé Mme Hernandez.
L'ex-guérillero de 79 ans, qui a également été réélu lors des élections controversées de 2016 et 2021, est accusé par des organisations de défense des droits de l'homme et plusieurs pays d'établir une autocratie au Nicaragua.
Des milliers de Nicaraguayens se sont exilés et quelque 450 politiciens, entrepreneurs, intellectuels et artistes ont été déchus de leur nationalité ces dernières années, accusés de "trahison".
Une réforme constitutionnelle récemment adoptée, proposée par le dirigeant, allonge le mandat présidentiel de cinq à six ans, supprime l'indépendance des pouvoirs et élève Rosario Murillo, la femme de Daniel Ortega, de vice-présidente à "co-présidente".
A.Maldonado--TFWP