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La tempête Dikeledi s'éloigne de Mayotte mais l'archipel continue de faire face à de fortes pluies dimanche, qui pourraient se poursuivre lundi, justifiant le maintien en alerte rouge du territoire en raison du risque important d'inondations.
"Mayotte a fait face à une tempête tropicale intense (...) L'impact a été violent", a déclaré dimanche soir sur BFMTV le ministre des Outre-mer Manuel Valls. Mais aucune victime n'est à déplorer selon le préfet.
Le préfet de Mayotte François-Xavier Bieuville a décidé de "maintenir l'alerte rouge jusqu'à demain soir", lundi.
Il a évoqué, dans une interview à la chaîne TV Mayotte la 1ère, un "risque d'avoir des inondations importantes", accentué par les ravages causés par le cyclone Chido, qui a dévasté le territoire il y a moins d'un mois.
A 18H08 locales (16H08 à Paris), la tempête tropicale se trouvait à 180 km au sud de Mayotte, a indiqué Météo-France dans son nouveau point de situation. Au plus près, Dikeledi est passé à environ 100 km au sud du territoire français tôt dimanche.
Mais l'institut de prévisions météorologiques s'attend désormais à ce qu'un "Kashkasi", un phénomène de mousson habituel en cette saison à Mayotte touche l'île lundi, "avec passages d'averses pluvio-orageuses entrecoupées d'accalmies, associées à du vent".
"Un temps de saison" selon Floriane Ben Hassen, la directrice de Météo France à Mayotte interrogée par Mayotte-La 1ère, mais qui "pourrait occasionner des dégâts" compte tenu de la fragilité des sols et des trombes d'eau déjà tombées dimanche.
Dans le sud, l'une des régions les plus touchées dimanche par les intempéries, particulièrement difficiles d'accès du fait des coulées de boue, quatre villages, dont Mbouini, ont été "totalement inondés", sans qu'il y ait cependant de victimes, selon les pompiers. Une cinquantaine de leurs habitants ont pu être évacués par les secours, les autres étant partis par leurs propres moyens, selon la même source.
Dans d'autres localités du sud et du centre de Mayotte, une douzaine de maisons, en dur ou en tôles, se sont effondrées ou ont été emportées par la mer ou des rivières en crue, a poursuivi cette source.
"On a sauvé 14 personnes", essentiellement dans le sud, prises par la montée des eaux ou dans des coulées de boue, ont encore précisé les pompiers.
Durant toute la durée de l'alerte, toute circulation est interdite hormis pour les secours et les personnes autorisées.
- "Tenir" -
Quatre vingts centres d'hébergement d'urgence (écoles, MJC, etc), mis en place dans toutes les communes de l'archipel, accueillent 15.000 personnes, a précisé dimanche soir Manuel Valls, auxquelles s'ajoutent 5.000 personnes accueillies dans des mosquées.
Le trafic des barges (ferrys locaux) a été mis à l'arrêt samedi à 19H00 locales, l'aéroport international Marcel-Henry dès 16H00 locales.
"Nous avions prévu 1.200 gendarmes, 800 policiers et 800 pompiers disposés dans tous les endroits où nous estimions qu'il y avait des risques et je pense que cette stratégie a été la bonne", a affirmé le préfet M. Bieuville sur Mayotte la 1ère.
Après avoir atteint la côte nord-est de Madagascar samedi après-midi, faisant trois morts et plus de 900 sinitrés, le cyclone a commencé à s'affaiblir pour être rétrogradé au stade de forte tempête tropicale, avec des rafales de vent pouvant atteindre sur mer les 130 km/h en rafales, selon Météo-France.
Dikeledi "devrait s'intensifier lentement dans les prochaines 24 heures jusqu'au stade de cyclone tropical tout en se rapprochant des côtes mozambicaines avant d'incurver sa trajectoire vers le sud", indique la même source.
L'institut prévoit que "la région de Nampula" au Mozambique "devrait connaître des conditions très dégradées".
Le précédent épisode cyclonique Chido a causé en décembre des dommages colossaux, faisant au moins 39 morts et plus de 5.600 blessés, détruisant de très nombreuses habitations précaires et en dur du 101e département français.
Les cyclones se développent habituellement dans l'océan Indien de novembre à mars. Cette année, les eaux de surface sont proches de 30°C dans la zone, ce qui fournit plus d'énergie aux tempêtes, un phénomène de réchauffement climatique observé également cet automne dans l'Atlantique nord et le Pacifique.
D.Ford--TFWP