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Le Premier ministre britannique Keir Starmer a appelé lundi à accroître la coopération internationale contre les réseaux de passeurs de migrants, qui constituent selon lui "une menace pour la sécurité mondiale comparable au terrorisme".
Quelque 31.094 migrants sont arrivés illégalement depuis janvier au Royaume-Uni en traversant la Manche sur des canots de fortune, soit davantage que sur toute l'année 2023.
Arrivé au pouvoir en juillet, M. Starmer a promis de lutter contre les "gangs" des passeurs.
"Les réseaux de passeurs nécessitent une réponse internationale, à une échelle bien supérieure à celle que nous connaissons aujourd'hui", a-t-il déclaré à l'ouverture de l'assemblée générale de l'organisation internationale de coopération policière Interpol à Glasgow, en Ecosse.
"La sécurité ne s'arrête pas à nos frontières et l'immigration illégale est, sans aucun doute, un facteur important d'insécurité au niveau mondial", a ajouté le Premier ministre, en appelant le monde à "se réveiller face à la gravité de ce défi".
Keir Starmer a appelé à "combiner les ressources, partager les renseignements et les tactiques" ainsi qu'à "s'attaquer au problème en amont".
Le Premier ministre a mis en avant sa collaboration avec d'autres dirigeants européens. Avec le président français Emmanuel Macron, "nous nous sommes mis d'accord pour accroître le renseignement et faire davantage pour démanteler les itinéraires des passeurs en amont", a-t-il dit.
Avec l'Allemagne, le Royaume-Uni travaille sur les chaînes d'approvisionnement, "sur la manière dont les bateaux sont transportés à travers l'Europe pour être acheminés vers le nord de la France", selon la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper. Avec l'Italie, Londres "lutte contre les flux financiers".
Keir Starmer a annoncé que 75 millions de livres (89 millions d'euros) de fonds supplémentaires vont être consacrés à la lutte contre les passeurs.
Cette somme porte à 150 millions de livres les fonds récemment annoncés pour renforcer la sécurité des frontières et combattre les réseaux impliqués dans l'organisation des traversées de la Manche, aux conséquences souvent meurtrières.
Au moins 60 personnes ont trouvé la mort lors de la traversée en 2024, ce qui en fait l'année la plus coûteuse en vies humaines depuis l'apparition du phénomène en 2018.
"Il n'y a rien de progressiste à fermer les yeux sur la mort d'hommes, de femmes et d'enfants dans la Manche", a dit Keir Starmer.
L'argent servira notamment à financer des équipements de surveillance de haute technologie et 100 enquêteurs spécialisés contre les réseaux de passeurs.
Keir Starmer a abandonné le projet controversé défendu par les précédents gouvernements conservateurs qui visait à expulser vers le Rwanda les demandeurs d'asile arrivés de façon irrégulière au Royaume-Uni.
Le Royaume-Uni a mis en place un centre de commandement "de sécurité des frontières" destiné à "mettre fin à la fragmentation entre la police, les garde-frontières et (les) agences de renseignement".
S.Weaver--TFWP