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L'Eure-et-Loir et la Seine-et-Marne, les pieds en partie dans l'eau, étaient jeudi en vigilance rouge crues alors que les fortes pluies associées à la dépression Kirk se sont affaiblies en progressant vers le nord-est.
La tempête a nécessité 3.700 interventions des sapeurs pompiers, selon Michel Barnier qui a assuré que "l'Etat (était) là et il (serait) là dans la gestion post-crise" de ces événements "très graves".
L'attention se portait jeudi tout particulièrement sur l'Eure-et-Loir et la Seine-et-Marne.
Stéphane Quin, habitant de cette bourgade de 3.000 âmes, dit attendre, assis sur une chaise plastique posée directement dans l’eau brunâtre, que "l'eau s’arrête de monter", alors que le pic de crue était attendu pour la mi-journée. "J’ai 40 cm d’eau dans la cuisine", dit ce menuisier de 53 ans, prenant cela avec "philosophie".
- "Crue hors norme" -
"On sait qu’on est en zone inondable, mais c’est rare que le Grand Morin vienne jusque-là, et c’est quand même la quatrième inondation cette année", déplore-t-il.
Alors que, dans le Sud, au large de Sète, un plaisancier est décédé, "aucun blessé" n'est à déplorer en Seine-et-Marne mais "l'épisode n'est pas terminé", a mis en garde la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher.
Si la pluie a cessé en Ile-de-France, l'épisode se poursuit plus à l'est, et il est donc "probable que l’eau recommence un peu à monter", a-t-elle prévenu lors de sa visite à Coulommiers à moitié inondée.
Comme ailleurs en France, des dizaines de routes étaient fermées dans ce département, et les services locaux mobilisés pour répondre à des coulées de boue, rétentions d’eau et chutes d’arbres.
En Eure-et-Loir, placée elle aussi en vigilance rouge jeudi après-midi, "sur le Loir amont, des débordements importants sont en cours dans les secteurs de Bonneval et de Saint-Maur-sur-le-Loir. Sur ces secteurs, des hausses de niveaux sont encore attendues et des débordements dommageables pourraient avoir lieu durant cet après-midi de jeudi", prévient le site gouvernemental spécialisé Vigicrues.
Dans la localité d’Epernon, "dans la nuit il y avait de l’eau sur la hauteur d’une voiture", témoigne Mathieu Ana, responsable communication de la mairie, et "jusqu’à un mètre d’eau" encombrait encore dans la matinée des maisons.
Ailleurs sur le territoire, les fortes précipitations depuis mercredi ont pu atteindre 120 à 130 mm dans les Alpes-Maritimes, aggravées par des rafales de vent jusqu'à plus de 110 km/h, perturbant le fonctionnement d'écoles, ainsi que le trafic routier et ferroviaire.
Le trafic ferroviaire "s'améliore globalement" jeudi en milieu de journée après avoir été interrompu localement dans cinq régions, a indiqué la SNCF.
Mais localement, les zones les plus touchées constataient les dégâts, et sept départements sont en vigilance crue orange ou rouge, notamment le Var et les Deux-Sèvres.
En région parisienne, les précipitations ont provoqué près de 500 interventions, essentiellement dans des caves et sous-sol inondés, et certaines dans des sites prestigieux comme l'Assemblée nationale ou le musée des Armées aux Invalides.
Le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité Enedis a pour sa part indiqué qu'il restait jeudi à la mi-journée 48.000 clients non alimentés, dont 12.000 dans les Pyrénées-Atlantiques, 7.700 dans le Doubs et 5.000 dans le Jura.
- Episodes à répétition -
Jeudi, la ministre Agnès Pannier-Runacher a indiqué qu'"après le temps de l'urgence", il y aurait "le temps de la réparation" et qu'une mission d'inspection serait lancée "pour faire un retour d'expérience". "Avec le dérèglement climatique, ce type d'épisode risque de se multiplier" et "il nous faut les prévoir, les anticiper" et "cultiver une culture de résilience".
Après les tempêtes Leslie en 2018 et Lorenzo en 2019, "nous devons nous attendre de plus en plus à des ouragans dans des régions où l'eau était auparavant trop froide, mais qui deviennent de plus en plus chaudes, comme dans l'est de l'Atlantique", estime également Tobias Grimm, expert climatique de Munich Re, premier réassureur mondial, contacté par l'AFP.
"La recherche climatique affirme assez clairement que nous n'aurons probablement pas nécessairement plus d'ouragans si la planète continue de se réchauffer, mais que les zones où ils se produisent deviendront plus vastes", prédit-il.
Au terme du mois de septembre le plus pluvieux depuis 25 ans, les cumuls moyens annuels de précipitations ont déjà été dépassés un peu partout en France métropolitaine.
Septembre a aussi été marqué à l'échelle mondiale par des "précipitations extrêmes", exacerbées par les températures anormalement chaudes de la planète depuis plus d'un an, conséquence du changement climatique, selon l'observatoire européen Copernicus.
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P.McDonald--TFWP